«Le Trouvère à l’Opéra de Rouen» : Verdi en mode futuriste

Une œuvre résolument moderne © France 4/Marion Kerno

Un spectacle retransmis ce samedi à 21h05 sur France 4.

Avec «La Traviata» et «Rigoletto, «Le Trouvère», de Giuseppe Verdi, forme une trilogie si populaire qu’elle est jouée sur toutes les scènes du monde.

Créée à Rome en 1853, cette œuvre romantique a été filmée fin septembre lors de l’ouverture de saison de l’Opéra de Rouen. À la mise en scène et aux costumes, les duettistes Jean-Philippe Clarac et Olivier Deloeuil ont pris le parti de la modernité. Ils transposent le Moyen Âge espagnol dans un monde futuriste à la Matrix, usant d’effets spéciaux.

D’une histoire de vengeance et de clans, ils passent à celle d’un pouvoir totalitaire, en 2050. Dictateurs et hackers rebelles s’affrontent, et les femmes en sont les premières victimes. «L’idée, c’est de garder une dimension populaire et spectaculaire à cette œuvre. On se situe dans un futur proche, inquiétant et probable», soulignent les metteurs en scène.

Pour eux, l’héroïne, Azucena, la gitane sorcière maudite de Verdi, est l’aïeule de la Servante écarlate de Margaret Atwood.

«Le Trouvère», tiré d’un drame chevaleresque d’Antonio Garcia Gutiérrez, tourne autour de deux hommes amoureux d’une même femme. Mais ils sont en réalité frères.

La mezzo-soprano Sylvie Brunet reprend une nouvelle fois le rôle d’Azucena. «Dans cette mise en scène, c’est au-delà de mes espérances ! C’est comme si je ne l’avais jamais chanté. Il y a une dimension mystique en plus», a-t-elle confié.

Cet article est paru dans le Télépro du 7/10/2021

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