À l’occasion de la Journée de la Femme du 8 mars, France 3 retrace l’histoire de celles qui ont habillé le pays : les couturières. Un documentaire à voir ce lundi à 21h10.
Pour la première fois, elles racontent leur combat… La chanteuse Isabelle Aubret (83 ans) se souvient ainsi de ses premiers jours à la filature Lemaire-Destombes comme bobineuse. Elle avait 14 ans. Avant de filer la laine et de la lisser, il fallait la peigner et la carder pour la débarrasser de ses impuretés. «J’avais les yeux qui pleuraient en permanence à cause de la poussière. C’était vraiment très dur», témoigne-t-elle.
Toutes ces pionnières de la révolution industrielle ont été exploitées pendant des décennies. Grâce aux machines, une seule ouvrière produisait alors autant que 120 tisserands auparavant. En quittant leurs fermes, elles avaient l’espoir d’une vie meilleure. À la place, elles ont découvert un univers brutal, le rythme saccadé des métiers à tisser et leurs bruits épouvantables.
Dans la chaleur des usines textiles comme dans les ateliers de confection, elles n’avaient pas plus de droits que les enfants aux côtés desquels elles travaillaient à des cadences infernales. De mères en filles, elles ont été condamnées à un travail sous-payé et éreintant, alors que, sans relâche, tout au long du XXe siècle, ces ouvrières solidaires se sont battues pour leurs droits.
Cet article est paru dans le Télépro du 3/3/2022
