Le Passé

Le Passé

Par le réalisateur iranien d’«Une séparation», un drame intimiste aux allures de thriller, où brillent Bérénice Bejo et la jeune actrice belge Pauline Burlet.

Ours d’Or au Festival de Berlin l’an dernier avec son formidable «Une séparation», Asghar Farhadi a créé l’événement au Festival de Cannes et confirmé son talent fou. Le réalisateur est venu à Paris tourner «Le Passé», plongée dans le petit monde plein de doute et de secrets d’une famille recomposée. Il y a Marie, qui a deux filles d’un premier mariage. Samir, son nouveau compagnon qui s’installe chez elle avec son jeune fils. Et puis, revenu de Téhéran pour signer les papiers de leur divorce, Ahmad. Sa présence va servir de catalyseur aux problèmes de Marie et surtout de sa fille aînée Lucie, une adolescente en pleine révolte, très attachée à Ahmad. De scène en scène, la tension va monter, les fausses pistes se multiplier, le suspense grandir, comme dans un thriller d’Hitchcock. Avec un supplément de réalisme et d’émotion qui impressionne et qui touche profondément. Bérénice Bejo, loin de ses emplois habituels, est magnifique. Et la toute jeune Montoise Pauline Burlet (17 ans) se révèle dans le personnage de Lucie.
Louis DANVERS
Drame d’Asghar Farhadi (France, 2013, 100 min), avec Bérénice Bejo (Marie), Tahar Rahim (Samir) et Ali Mosaffa (Ahmad).

Vos autres sorties ciné du mercredi 29 mai 2013

Very Bad Trip 3

Le troisième épisode d’une série comique et trash bien dans l’air du temps.
À Hollywood, l’humour s’est fait trash et potache depuis le début de la vague régressive, «adulescente», provoquée par les frères Farrelly («Mary à tout prix») et Judd Apatow («En cloque, mode d’emploi»). La série des «Very Bad Trip» et son succès fou s’inscrivent dans cette veine où des adultes offrent en spectacle leurs délires et leur immaturité… avec un bonheur directement proportionnel à la qualité des gags plus qu’à leur quantité. On espère en tout cas que «Very Bad Trip 3» retrouvera le niveau du premier film de la saga.
L.D.
Comédie de Todd Phillips (États-Unis, 2013, 100 min), avec Bradley Cooper (Phil Wenneck), Ed Helms (Dr Stuart «Stu» Price) et Zach Galifianakis (Alan Garner).

À la merveille

Autrefois maître absolu d’un cinéma poétique inspiré, Terrence Malick se perd un peu sur la voie de la religiosité.
Le formidable autant que peu prolifique réalisateur des «Moissons du ciel» avait montré quelques signes de faiblesse dans son récent «Arbre de vie», aux images superbes, mais au fond spirituel pour le moins flottant. Il aborde avec «À la merveille» un sujet plus directement religieux. Le film raconte la crise d’un couple qui s’est connu au Mont-Saint-Michel et vit désormais en Oklahoma. La passion a fait place à une crise dans laquelle un prêtre en plein doute aura son rôle. Conçu «comme une prière», le spectacle est d’une beauté formelle parfois remarquable. Mais entre amour humain et foi en Dieu, ses chemins se font à la fois impénétrables et quelque peu creux…
L.D.
Drame de Terrence Malick (États-Unis, 2012, 112 min), avec Ben Affleck (Neil), Rachel McAdams (Jane) et Olga Kurylenko (Marina).

Mais aussi :

Pusher

Thriller de Luis Prieto (Royaume-Uni, 2012, 89 min), avec Richard Coyle et Bronson Webb.
Nerveux, mais dispensable

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