«Le Mystère Daval» : le mari éploré était le meurtrier
Derrière ses allures de fait divers tristement banal, «l’affaire Daval», concernant le meurtre lâche d’une joggeuse, avait tout d’un film ! Ce mardi à 20h25, La Une diffuse le téléfilm en deux parties «Le Mystère Daval».
C’est une affaire qui a tenu la France en haleine pendant plusieurs semaines. Le meurtrier était sous l’œil des caméras, dans tous les JT… et personne ne le soupçonnait ! Mardi, La Une revient sur «l’affaire Daval» avec un téléfilm en deux parties.
Ravagé et en larmes
Le 30 octobre 2017, le corps d’une jeune joggeuse est retrouvé calciné dans un petit village de l’est de la France. Elle s’appelait Alexia Daval. Très vite, les télés montrent sa famille éplorée : Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, les parents d’Alexia, et Jonathann Daval, son époux. Quelques jours après les faits, on les voit solidaires, à la tête d’une marche blanche en hommage à la jeune femme. Jonathann, en larmes, a le visage ravagé. Il est soutenu par ses beaux-parents, qui le considèrent comme un fils depuis longtemps.
Un beau mariage
Jonathann Daval a 33 ans. C’est un garçon timide, que l’on dit calme et gentil. Il est informaticien. Alexia était employée de banque. Elle n’a que 16 ans lorsqu’elle rencontre Jonathann en 2004. Cet amour d’adolescence se conclut par un beau mariage en juillet 2015. Mais la relation est plus compliquée qu’il y paraît. Le couple ne parvient pas à avoir d’enfant. Et Alexia le reproche de plus en plus ouvertement à son mari.
Disputes et impuissance
Le soir du drame, une énième dispute éclate à ce propos. Les époux en viennent aux mains. L’autopsie indique que la jeune femme a été frappée et étranglée. Trois mois après les faits, le mari est placé en garde à vue. Il parle d’un accident, accuse son beau-frère, évoque un complot familial… Puis il avoue avoir tué sa femme.
Dans un livre qu’il publiera par la suite, son avocat explique : «Jonathann Daval a raconté aux gendarmes que son épouse et lui s’étaient battus en rentrant d’une soirée chez les parents d’Alexia. Alexia a voulu faire l’amour avec son mari et Jonathann savait que son impuissance allait l’en empêcher.»
Extrême normalité
Le dossier Daval est sans nul doute le plus médiatisé de la centaine de féminicides commis en France au cours de cette année-là. Pourquoi a-t-il tant fasciné le public ? Au moment du procès, le professeur Lejoyeux, psychiatre, tentait de décrypter le phénomène. Pour lui, ce qui accroche les curieux dans ce cas, «c’est l’extrême normalité apparente des protagonistes, parfaitement insérés dans la société, sans antécédents judiciaires. Cela facilite le processus d’identification. Nous regardons la famille d’Alexia et devinons l’histoire de ce jeune couple qui s’est délité. Ensuite, nous nous disons qu’en comparaison, ça va quand même mieux chez nous. Il s’agit d’une forme de réassurance par contraste».
Le double jeu du meurtrier a aussi apporté quelque chose de fascinant. Pendant trois mois, le mari a pleuré dans les bras des parents de la jeune femme qu’il avait tuée.
Du procès au tournage
En novembre 2021, Jonathann Daval a été condamné à vingt-cinq ans de réclusion criminelle. La peine a été confirmée en appel.
Dès la fin du procès, TF1 a lancé le tournage du téléfilm consacré à l’affaire. Avec Michèle Bernier et Jérôme Anger dans le rôle des parents. Jonathann et Alexia sont quant à eux incarnés par deux figures de «Demain nous appartient» : Liam Baty et Maud Baecker.
Cet article est paru dans le Télépro du 1/9/2022
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