Le mot d’ordre de grève suspendu ce week-end à la RTBF

La tension semble subitement redescendue © Isopix

La CGSP annonce mercredi suspendre son préavis de grève à la RTBF, après des négociations menées avec le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le syndicat indique avoir reçu la garantie des autorités de rechercher, dans le cadre du contrat de gestion, des solutions pour le problème des pensions des contractuels. Il rencontrera vendredi la ministre des Médias, Bénédicte Linard, afin de mettre en place un agenda de négociations. Aucune action syndicale ne sera donc organisée.

Lundi, le syndicat socialiste avait appelé le personnel de la RTBF à arrêter le travail du 23 au 27 septembre afin de dénoncer « l’extinction du statut ». Il conteste une « discrimination dans l’accès à la pension » entre les personnes statutaires et contractuelles.

Un nouveau comité d’entreprise a fait retomber la pression mardi soir, après une première réunion houleuse lundi concernant l’organisation d’un service minimum.

La CGSP a finalement décidé de suspendre son préavis de grève, satisfaite de la réponse du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui exerce la tutelle sur la RTBF. Les représentants du personnel rencontreront la ministre des médias vendredi afin de « jalonner le travail » qui devra déboucher sur une solution.

Pour quel motif ?

Les syndicats déplorent que plus aucune nomination n’ait eu lieu depuis 25 ans, ce qui porte à conséquence sur la pension accordée en fin de carrière. La pension des fonctionnaires est ainsi plus valorisée que celle des salariés. Or, depuis 25 ans, les personnes contractuelles, désormais majoritaires au sein de la RTBF, n’ont pas eu l’occasion de participer à un examen pour obtenir leur nomination.

Les syndicats avaient interpellé la direction dès 2010 et un an plus tard, un deuxième pilier pour les pensions (c’est-à-dire une pension complémentaire assumée par l’employeur) avait été mis en place, revalorisé en 2015 et cette année. Cependant, la CGSP pointe qu’il existe « une génération sacrifiée », entrée après le 15 octobre 1995 (date des dernières nominations) et 2011, qui n’a pas profité de ce deuxième pilier pendant des décennies. Ces personnes n’atteindront jamais le même niveau de pension que celui auquel elles auraient eu droit en étant statutaire ou en bénéficiant de la pension complémentaire pendant toute leur carrière, relève le syndicat.

À l’annonce de la grève, la RTBF avait précisé que nommer les contractuels disposant de 25 ans d’ancienneté reviendrait à mettre au statut quelque 500 travailleurs, soit un tiers des contractuels actuels, pour un coût de 110 millions d’euros sur dix ans, essentiellement à charge du budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Plutôt qu’une mesure qui profiterait à une minorité de travailleurs, la direction disait préconiser des mesures qui bénéficieraient « à l’ensemble du personnel ».

Une série de mesures en ce sens ont déjà été négociées, rappelait la direction de la RTBF, comme le recrutement de cinquante travailleurs, une augmentation de la contribution patronale au second pilier de pension ou encore une augmentation du pécule de vacances.

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