Un documentaire à voir ce jeudi à 20h55 sur France 5.
«À force de parler à la place des Afghanes, on leur a confisqué la parole», déclare Solène Chalvon-Fioriti, grande reporter, ancienne correspondante en Afghanistan durant dix ans et réalisatrice de plusieurs documentaires sur ce pays déchiré par les talibans.
Cette parole muselée, elle la rend à quatre générations de femmes afghanes qui se racontent à rebours des clichés misogynes. Des femmes sans visages, figées dans nos imaginaires sous leur burqa, qui ne renoncent pour autant ni à leurs rêves ni à leurs combats, comme celui, un jour, de pouvoir retourner à l’école. Mais, «dans la culture afghane, une fille ne peut pas sortir de chez elle», regrette la réalisatrice, qui a perdu son amie Layle, assassinée en 2018 par son propre frère.
Et de rappeler qu’en dehors des talibans, ces femmes «se battent depuis toujours, soit contre un oncle, un père, un homme de la famille».
Un film édifiant, comme un long cri de désespoir, et d’autant plus rare que le pays s’isole à grands pas du monde…
Cet article est paru dans le Télépro du 9/3/2023
