«Le Meilleur pâtissier» (RTL-TVI) : Isabelle est déjà éliminée, mais n’a pas démérité ! (interview)

«Le Meilleur pâtissier» (RTL-TVI) : Isabelle est déjà éliminée, mais n'a pas démérité ! (interview)
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Notre compatriote bastognarde ne sera restée que trois émissions dans le concours pâtissier, mais Isabelle Reynaud n’a aucun regret. Rencontre à chaud !

Votre premier sentiment ?

Je me suis bien préparé en lisant les blogs des anciens candidats. Je pense qu’il n’y a rien auquel je ne m’attendais pas dans l’émission. Je ne suis pas arrivée comme une touriste, même si je misais sur une cuisine plutôt familiale de la maman qui fait des gâteaux. C’est vrai que j’ai été surpris par le niveau des autres candidats qui était très haut. Certains avaient lu les livres des grands chefs pâtissiers français pour se préparer. J’ai été interpellée au début, voire un peu apeurée… J’ai failli faire demi-tour à un moment.

Quelle est votre spécialité ?

Le cake design. C’est quelque chose qui ne plaît pas forcément à Mercotte, parce que c’est trop sucré. Je fais des petites œuvres d’art avec de la pâte à sucre. Mais je réussis aussi des gâteaux plus traditionnels

Pourquoi avoir participé ?

Ce sont mes enfants qui voulaient absolument que le fasse. Au départ, moi, je n’étais pas très chaude à l’idée. Puis, c’est ma meilleure amie qui est revenue à la charge en me disant que si je ne le faisais pas, elle m’inscrirait dans mon dos… Je l’ai fait en me disant que «ce sera non de toute façon», et la page sera tournée. Pas de chance, c’était «oui» (rires). Et comme j’ai inculqué à mes enfants d’aller jusqu’au bout des choses, j’y suis allée.

Comment se passe la qualification ?

Je n’ai pas eu le même casting parce que je suis arrivé dans la dernière partie. J’ai dû faire directement un Paris-Brest dans les conditions de tournage, c’était le thème du casting de cette année. Les autres candidats (5.000 au départ, NDLR) avaient dû, par exemple, venir avec leur gâteau préféré à Paris. Dans les soixante derniers sur les startings-blocks, il y avait d’autres Belges (au moins deux autres, NDLR), et je pensais que la place serait pour un jeune Liégeois.

Vous voulez devenir pâtissière professionnelle ?

Je suis mère au foyer qui s’occupe de quatre enfants, et je pâtisse pour le plaisir. Mais j’aimerais bien que le cake design devienne mon activité principale. En plus de faire quelque chose de joli, j’essaie aussi que le cake soit bon. Qu’il ne soit pas sec comme ceux que l’on trouve dans le commerce. Le rendre plus aéré avec des ingrédients en plus. La difficulté est d’arriver à rendre le gâteau bon à l’intérieur et beau à l’extérieur. À cause de la garniture en sucre, le cake ne pourra pas aller au frigo. C’est là que c’est très compliqué de trouver le compromis. J’ai commencé à en faire il y a 5 ans. Je suis autodidacte, mais je m’inspire aussi de ce que je trouve sur internet. Je ne peux pas commercialiser mes œuvres (il y a des choses assez extraordinaires comme des roses plus vraies que nature, NDLR) car je n’ai pas de CAP, ni le diplôme. J’aimerais bien faire le jury central pour la gestion et la boulangerie-pâtisserie.

La compétition vous a appris des choses ?

Oui, j’ai appris à faire de la brioche, par exemple. Chez nous, on en fait très peu, c’est plutôt le cramique. Le fait que Mercotte ou Cyril Lignac nous posent des questions pendant que nous pâtissons dans l’émission, on se remet un peu en question, et au final, on apprend beaucoup. C’est aussi l’idée du programme : nous faire progresser. Je reconnais que je me suis plantée dans l’émission, et j’assume ce que j’ai fait. J’ai raté le Forêt noire, parce que je n’en ai jamais fait, et que je n’aime pas. J’ai eu aussi des problèmes avec le chocolat, car en France, le pourcentage de beurre de cacao n’est pas le même qu’en Belgique, et ça peut tout changer dans une recette.

Votre sentiment sur votre dernière émission ?

La tarte tropézienne était une pâtisserie que je ne connaissais pas, alors en plus devoir la revisiter… J’ai improvisé avec de la framboise et une forme un peu spéciale… Ça n’a pas suffi. D’autres ont été plus créatifs. Je n’ai pas osé aller trop loin ne connaissant pas le goût au départ. Ensuite, l’épreuve de l’Alcazar s’est très bien déroulée. Pour terminer, on devait faire un gâteau d’amis. Je n’ai pas osé aller dans le gâteau design parce que je pensais que les jurés allaient me recaler à cause du sucre, et j’aurais dû. Ce que j’ai présenté n’était pas beau et ne me plaisait pas. J’ai été vers un gâteau trop simple. Je n’ai pas mis les bonnes quantités de chocolat. Je me suis ratée en beauté !

Un regret ?

Dans la suite de l’aventure, on arrivait à des choses que je maîtrisais mieux. J’aurais été meilleure. J’avoue que je n’ai pas été bonne dans cette partie, et que je n’ai pas fait d’étincelles.

Vous avez accepté votre défaite ?

Sur le moment, non. J’étais fâchée et déçue de partir. Ça se voit un peu à l’image. Ensuite, on digère. Mercotte et Cyril ne jugent pas sur la longueur de la compétition, mais sur le thème d’une émission. Et je me suis vraiment plantée. C’est le jeu. En commençant cet enregistrement, je savais que je n’allais pas y arriver.

Vous avez gardé des contacts avec les autres candidats ?

Oui, on se parle encore tous les jours, et on s’est retrouvé à Paris au Salon du chocolat, et on s’est fait un petit resto.

Contente de votre aventure ?

C’était une belle aventure. J’ai vraiment apprécié les gens, que ce soit les candidats que la production. J’ai appris beaucoup de chose, notamment à vivre en société, ce qui n’était pas évident au départ pour moi. On vit 24h/24 avec des personnes qu’on ne connaît pas en arrivant.

Partante pour un autre concours de cuisine ?

Je prendrais les même et je recommence (rires). Mais je m’y prendrais autrement…

Vous avez des projets ?

Je m’entraîne pour le jury central, et j’ai un projet de livre avec Jessica, candidate de la saison dernière, qui fait aussi du cake design.

Votre notoriété ne va pas être un handicap pour le jury central ?

Je pense que ça ne va durer que quelques mois, ça passera vite. Il y aura peut-être une petite influence, mais je ne pense pas que ça me portera préjudice. Le jury va juger des compétences des candidats qu’ils soient «connus» ou pas.

Sans le dévoiler, le gagnant de la saison est évident ?

Non. Personnellement, je ne m’attendais pas à ce que ce soit ce candidat-là qui gagne, mais il a amplement mérité sa victoire… Si vous suivez toute la saison, vous allez être surpris !

Entretien : Pierre Bertinchamps

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici