Le Manou («Eurosong 2025» sur VRT1) : «À l’Eurovision, il faut rester authentique !»

Le Manou © VRT
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

La chanteuse de Durbuy va tenter de décrocher son ticket pour l’Eurovision.

Manou Maerten, de son vrai nom, est le parfait mélange «à la belge». Elle est née en Wallonie et a fait ses études en français à Durbuy, dans une famille flamande où elle a été élevée en néerlandais. «C’est un peu la candidature idéale», sourit-elle. Un bon présage pour représenter notre pays à l’Eurovision.

Le Manou n’est pas inconnue du public francophone puisqu’elle a participé à «The Voice Belgique» sur la RTBF, en 2013, et c’est Natasha St-Pier qui avait craqué sur sa voix. Avec le titre en français «Fille à papa», l’artiste propose un coup d’œil dans le rétro, direction les années 90 et le (bon) son Eurodance.

Est-ce que le public de la VRT sera conquis ? Réponse ce samedi…

Pourquoi tenter l’aventure de la sélection «Eurosong 2025» ?

C’est arrivé sur mon chemin… Au départ, c’est un rêve d’enfant. J’ai participé à la sélection flamande de l’Eurovision Junior, en 2009, j’avais 13 ans mais je n’y suis pas allée. Je reste une grande fan et je continue de rêver à cette grande scène. Je ne rate pas une édition et j’invite d’autres fans pour commenter le programme. Ces trois dernières années, j’avais un peu mis de côté mon projet artistique pour me consacrer au développement de mon studio d’enregistrement. Et là, un de nos clients, qui a participé à un camp d’écriture, m’a parlé de la sélection Eurosong, et il m’a proposé d’envoyer une composition.

Vous êtes plutôt DJ qu’artiste de l’Eurovision…

Pour moi, la «dance» a toujours eu sa place à l’Eurovision, mais c’est vrai que ce n’est pas souvent les DJ qui sont sollicités pour performer. Je me profilerai en tant que chanteuse mais je compte ajouter des petites touches de mon style DJ dans la performance.

Est-ce que ce ne sera pas une prise de risques ?

Pas spécialement… je prends tout ce qui passe sur ma route. C’est une belle opportunité, et comme je suis fan, quoi qu’il arrive, je serai fière d’y participer. Je suis contente de ma chanson, je n’aurai aucun regret.

Pourquoi «Fille à papa», en français ?

J’ai écrit ma première chanson en français, et ça n’a jamais changé. Je pense que mon cerveau a besoin de s’exprimer dans cette langue. (rires) «Fille à papa», c’est une phrase que j’avais écrite sur une feuille, et que je trouvais inspirante. Je trouve que c’est très «catchy» pour l’Eurovision, mais je propose une parodie de fille à papa. Il y a beaucoup de préjugés sur elles. J’en joue pour montrer ce qu’est une fille à papa. Le titre est hyper fun et très dance. Ce thème va très bien avec ce type de sonorités.

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Il y a une ressemblance avec ce que propose Kate Ryan…

Pour le côté dance et la voix en français, je comprends le rapprochement. Ça ne me dérange pas, je prends le compliment. «Désenchantée» est une de mes chansons favorites dans mes sessions de deejaying.

Peut-on proposer une chanson francophone dans une sélection de l’Eurovision, en Flandre ?

Oui, il n’y a pas de souci. Il faut rester authentique dans ce genre de compétition, et pour moi, ça aurait été bizarre de proposer la même chanson mais en anglais. Le refrain de «Fille à papa» a été composé de sorte que tout le monde puisse le chanter à l’international. Les retours que j’en ai me font penser que c’est facile à retenir et à reproduire. Et je vais tout faire pour que Durbuy, et le reste de la Belgique, soient derrière moi !

Que devenez-vous depuis «The Voice Belgique» ?

J’ai mis le chant de côté pour faire de la production. J’ai appris à mixer des tracks et créer des arrangements. Je compose aussi pour d’autres artistes. C’est toute la palette cachée de la musique.

© VRT

C’était un bon tremplin ?

Ça a été un bon tremplin mental à l’époque. J’étais toute jeune, j’avais seulement 17 ans, et ce que je voyais à la télé était en décalage avec ce que je voulais faire. Il y a eu un questionnement sur mon projet artistique. C’est pour ça que je suis allée vers d’autres choses dans la musique. Quelque part, je remercie aussi «The Voice»  pour ça. 

L’Eurovision pourrait apporter un changement dans votre carrière ?

D’office…On a fait un séminaire d’écriture, ici, à Durbuy, où pendant cinq jours, nous avons écrit des chansons qui avaient toutes les qualités pour représenter la Belgique dans ce concours. Du coup, j’ai une réserve de plusieurs morceaux qui attendent de sortir un jour. Après «Fille à papa», il y a des choses qui sont prêtes.

Avez-vous un souvenir lié à l’Eurovision ?

Quand j’ai vu Lordi (Finlande 2006)… Mes trois sœurs criaient «quelle horreur !», alors que moi j’ai adoré ! C’était incroyable : les maquillages, les costumes, la préparation de tout ça… C’est un moment qui est gravé dans ma mémoire.

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On vous demande des mix sur l’Eurovision ?

Ça arrive… Je faisais un DJ set à «La Cave», un club de Durbuy, et quelqu’un qui n’était pas content de la musique m’a demandé de mettre quelque chose dans le style de l’Eurovision. Et puis, avec mes potes, on fait souvent des quizz Eurovision. C’est très drôle.

Entretien : Pierre Bertinchamps

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