Le jeu «Motus» serait-il menacé sur France 2 ?

Le jeu «Motus» serait-il menacé sur France 2 ?
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Le test d’«Un mot peut en cacher un autre», la semaine dernière, à la place de «Motus», serait-il le commencement de la fin pour Thierry Beccaro ? Analyse.

C’était une première en près de vingt-cinq ans (et hors période de vacances) : France 2 a décidé d’offrir une semaine de repos à Thierry Beccaro pour tester un nouveau concept de jeu, à 10h50, «Un mot peut en cacher un autre».

«Motus» revient, mais pour combien de temps ?

Un format qui ressemblait méchamment à «Slam», sur France 3. La chaîne poussant même le vice à le faire présenter par un animateur, Damien Thévenot, souvent confondu avec Cyril Féraud. Le présentateur de France 3 a d’ailleurs reconnu que les deux concepts sont proches (même dans le décor), mais que la présentation est différente.

Ouf ! Que les fans se rassurent : ce lundi 23 février, tout rentrera dans l’ordre ! «Motus» reprend ses droits, mais pour combien de temps ?

«Questions pour un champion» sur la sellette également

Dans «La Médiasphère», sur LCI, le directeur des programmes de France Télévisions, Bruno Patino, semble assez laconique sur l’avenir de «Motus». Il est vrai que dans son rapport sur le bilan de la présidence de Rémi Pfimlin, en novembre dernier, le CSA notait une audience vieillissante pour les chaînes amirales du groupe (France 2 et France 3), et un certain immobilisme en termes de programmation, pointant du doigt «Questions pour un champion», «Les Z’amours» et «Motus».

Quatre mois plus tard, le message semble être compris à France Télé, puisque de nouveaux formats sont testés le matin et que le week-end. «Questions pour un champion» cèdera aussi sa place dominicale à «Slam», plus jeune (il date de 2009) et plus dynamique pour un public qui n’attire pas trop les 50 ans et plus.

«On ne peut pas ne rien changer»

Sur l’avenir de «Motus», Thierry Beccaro risque de tirer la boule noire. Le patron des programmes donne une réponse de normand à la question de savoir si le jeu vit ses dernières heures. «Une grille, une chaîne, ça vit. Donc il y a du changement, c’est bien. On ne peut pas tout changer à un moment donné. Personne ne le souhaite. Mais on ne peut pas ne rien changer».

Et ça se complique encore plus quand Bruno Patino conclut par : «Tout changer, c’est faire perdre ses repères aux téléspectateurs. Rien changer, c’est ne plus mettre de vie. Donc il est normal que des choses arrivent, que des choses se modifient.»

«Motus» reste une valeur sûre au niveau des audiences

Le public, lui, a fait son choix. Certes, le test d’«Un mot peut en cacher un autre» dans la case de «Motus» n’a duré qu’une semaine, mais les téléspectateurs semblent préférer Thierry Beccaro à Damien Thévenot. Ce dernier attirant en moyenne près de 520.000 curieux (11 % de parts de marché) contre 600.000 fidèles (soit 14 %) pour «Motus», une semaine plus tôt.

Et en Belgique, «Motus» caracole en tête, le matin, devant La Une et TF1, avec en moyenne plus de 60.000 téléspectateurs (20-25 % de PdM), alors qu’«Un mot peut en cacher un autre» a eu un pic à 36.714 fans (12,4 %) le mercredi 18 février.

Le cas néerlandais

Aux Pays-Bas, l’équivalent «Lingo» a eu la même mésaventure et a tenu bon sur la télévision publique néerlandaise de 1989 à 2014, avant de disparaître suite à une chute d’audiences.

Est-ce que «Motus» ira au-delà de ses 25 ans (qui seront fêtés le 25 juin 2015) ? La direction de France 2 le joue motus et bouche cousue sur ce coup-là…

Pierre Bertinchamps

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