Le «premier» talkshow de France est victime de son succès. Les blagues de Cyril Hanouna ne font plus rire le CSA.
Le CSA français semble plus tatillon que son homologue de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Et depuis la rentrée, la haute autorité de l’audiovisuel français cherche des noises à C8 et Cyril Hanouna.
Faire un inventaire des dernières (mauvaises) blagues de l’équipe de «Touche pas à mon poste» serait trop laborieux. Mais le CSA français en a, lui, un peu marre et n’hésite pas hausser le ton.
Invité sur Europe 1, le Président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, Olivier Schrameck, a précisé qu’à plusieurs reprises, des téléspectateurs avaient signalé des séquences de l’émission, demandant des sanctions contre Cyril Hanouna. Et compte tenu des avertissements qui ont été infligés précédemment, le risque de sanction est élevé.
«Une mesure sera prise contre cette émission», explique le président du CSA au micro de la radio française. «La sanction peut être financière, mais peut aller jusqu’à la suspension de l’émission», prévient même Olivier Schrameck. «Je fais la part de l’humour et du pastiche. Mais quand il y a des anomalies, des débordements qui transforment la distraction en avilissement, il est légitime d’intervenir.» Le CSA a déjà été averti la chaîne au moins cinq fois, sans grands résultats…
Une élue PS a aussi fait part de son mécontentement vis-à-vis du programme dans une tribune publiée sur RMC. Marie-Anne Chapdelaine, députée socialiste d’Ille-et-Vilaine (Bretagne) n’y va pas de main morte : «On est en train de lutter contre le harcèlement sous toutes ses formes. Et il y a une émission de grande écoute («Touche pas à mon poste»), où un animateur (Cyril Hanouna) prend plaisir à se moquer de manière dégradante d’un de ses collègues. Voilà ce qui explique mon coup de gueule. Si je pouvais résumer c’est : rire oui, parce qu’on en a tous besoin et surtout en ce moment, se moquer, pourquoi pas, quand c’est fait avec talent. Mais se moquer de manière dégradante, non. Cela nuit à ce que l’on essaie d’enseigner aux enfants», ajoute la députée qui a écrit à la ministre de la Culture Audrey Azoulay, également en charge de l’Audiovisuel.
Comme l’assène l’animateur, quasi tous les jours dans son émission, ces sorties permettent de faire parler de «Touche pas à mon poste» partout dans la presse. La preuve… Mais dommage que ce ne soit pas pour de bonnes raisons.
Pierre Bertinchamps
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