Moins de pub, davantage de culture, et une gestion participative intégrant davantage les citoyens: le collectif «La RTBF nous appartient», issu du mouvement Tout Autre Chose, a appelé mardi à un changement de cap pour la radio-télévision de service public.
« La logique commerciale a pris le pas et influence les programmes de la RTBF », a déploré mardi Mathieu Richard, au nom du collectif, lors d’une audition devant le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui planche actuellement sur le prochain contrat de gestion de la RTBF (2018-2022).
Dénonçant les conséquences sociétales de l’hyperconsommation encouragée par la publicité, le collectif plaide pour une réduction sensible de la publicité à la RTBF – notamment par la suppression de toute publicité les mercredis, jour où les enfants sont davantage susceptibles de regarder le petit écran – ainsi que la fin totale du placement de produits.
Selon l’association, la chaîne publique, soucieuse de faire de l’audience, a orienté ces dernières années sa programmation vers le simple divertissement, reléguant souvent la culture et les programmes éducatifs tard le soir, ou sur La Trois.
« Sur une semaine (sur la Une), vous avez maintenant des émissions de divertissement pendant cinq soirs, les deux autres soirées étant consacrées à Questions à la Une (le mercredi) et au Jardin extraordinaire (le dimanche) », selon Frédéric Gaston, lui aussi membre de « La RTBF nous appartient ».
Selon ce collectif qui a lancé une pétition sur internet il y a quelques mois, la RTBF devrait faire davantage d’éducation permanente pour promouvoir le vivre-ensemble, s’intéresser davantage à la transition écologique, offrir une plus grande diversité dans la couverture des sports -plutôt que de se focaliser sur le football-, s’intéresser plus aussi à l’Europe, diffuser plus de culture en prime time, et mettre sur pied une émission sur la parentalité, comme le réclame la Ligue des familles depuis longtemps.
Autre point de focalisation du collectif : la gouvernance de la RTBF et son conseil d’administration qui devrait, selon lui, être ouvert à la société civile, et publier ses décisions.
Enfin, le collectif voudrait que le futur contrat de gestion de la radio-télévision publique restaure un service efficace de médiation entre la RTBF et ses utilisateurs. « Les émissions de médiation (en télévision) ont été vidées de leur sens. Et en radio, il n’y a tout simplement plus rien! », fustige de son côté Alexis De Boe, autre cheville ouvrière de « La RTBF nous appartient ». Selon le collectif, il conviendrait en conséquence d’externaliser carrément la médiation de la RTBF pour la confier des acteurs professionnels de la médiation.
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