Le cofondateur du parti Islam condamné pour discrimination envers Emmanuelle Praet
Le tribunal correctionnel de Bruxelles a condamné, en avril dernier, Redouane Ahrouch à six mois de prison avec sursis pour discrimination envers l’ex-chroniqueuse de RTL-TVI, Emmanuelle Praet, a déclaré à Belga l’avocat de cette dernière, Me Marc Uyttendaele, confirmant une information de Sudpresse diffusée jeudi.
« Le 24 avril 2019, le tribunal correctionnel de Bruxelles a condamné monsieur Redouane Ahrouch, cofondateur et responsable du parti Islam, à six mois de prison avec sursis pour s’être rendu coupable de discrimination à l’égard d’une femme », a affirmé Me Uyttendaele, qui représentait Emmanuelle Praet ainsi qu’Unia, l’institution publique qui lutte contre les discriminations.
Ceux-ci avaient cité directement Redouane Ahrouch devant le tribunal correctionnel à la suite du comportement sexiste qu’il avait adopté, notamment à l’égard d’Emmanuelle Praet, lors de l’émission de RTL-TVI « C’est pas tous les jours dimanche » du 22 avril 2018.
À cette occasion, Redouane Ahrouch avait refusé de se faire maquiller par une femme, avait justifié qu’on refuse de serrer la main à une femme pour des motifs religieux et avait ostensiblement refusé de dialoguer avec la chroniqueuse durant le débat, au motif qu’elle est une femme.
Selon Me Uyttendaele, le tribunal a relevé que le politicien « dénie l’intervention d’une chroniqueuse de sexe féminin en refusant de la laisser intervenir dans le débat, l’ignorant du regard et laissant le journaliste masculin seul poursuivre ses interventions ». Le tribunal a pris en considération que les « faits étaient d’une gravité certaine en ce qu’ils sont attentatoires au respect dû à autrui et dénotent un mépris du respect dû à la loi et des règles essentielles de la vie en société ».
Pour déterminer la peine, il a estimé qu’il y avait un risque de récidive important dans le chef de Redouane Ahrouch et que ce dernier n’avait fait preuve d’aucun amendement. Il l’a ainsi condamné à six mois de prison avec sursis mais également à payer des dommages et intérêts de 5.000 euros à Emmanuelle Praet et de 650 euros à Unia.
Emmanuelle Praet, par la voix de son conseil, a dit se réjouir de la décision, « qui rappelle les valeurs fondamentales de l’Etat de droit et qui se fonde sur le principe qu’aucune appartenance ou conviction ne permet de remettre en cause l’égalité entre les femmes et les hommes ».
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