Le cinéma belge, côté glamour…

Le duo star d’une soirée strass... © RTBF
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

La journaliste Cathy Immelen coprésente, avec Patrick Ridremont, la 12e cérémonie des Magritte.

Retour à la vie d’avant covid pour les Magritte. La cérémonie des récompenses de notre cinéma retrouve le public et s’installe au Théâtre National à Bruxelles. Avec Patrick Ridremont (55 ans), Cathy Immelen (42 ans) sera hôte de la soirée, ou presque… La spécialiste du cinéma à la RTBF présente la remise des prix «techniques» et fera la voix off durant le direct sur La Trois. «Ce n’est pas vraiment un rêve pour moi d’animer une cérémonie d’une telle envergure. Il y a tant d’enjeux, avec tout le milieu du cinéma belge dans la salle… M’imaginer présenter les Magritte : je fais une crise d’angoisse !»

En douze ans, le cinéma belge a-t-il bénéficié de la visibilité des Magritte ?

En partie, mais pas suffisamment. Quand on parle des Magritte, le public sait ce que c’est… Le problème est que ce sont les mêmes grands noms qui en ressortent. Poelvoorde, Lanners, Efira… parce qu’ils sont nommés quasiment chaque année. Les Magritte apportent une image de marque glamour à notre cinéma aussi. Le Belge est trop humble et manque de fierté. Si les Magritte aident à nous rendre plus fiers et être contents de célébrer le cinéma, c’est bien.

Le cinéma belge rayonne-t-il plus à l’étranger ?

On se demande souvent à quoi sert un Magritte. Pour un opérateur-images, un ingénieur du son ou une habilleuse, ce prix ouvre pas mal de portes à l’étranger. Dans certaines catégories, il permet même de faire partie d’un syndicat à Hollywood où il faut avoir été récompensé d’un prix dans un pays pour trouver un job. Le retentissement en Belgique n’est pas si fort que ça, mais pour une carte de visite, c’est important.

Devons-nous rougir des cinémas étrangers ?

Il faut comparer ce qui est comparable. Le cinéma belge est un cinéma d’auteur. Nous avons des propositions fortes et avant-gardistes. Prenons le film «Girl», de Lukas Dhont, c’est le premier à parler d’un garçon transgenre d’une manière aussi frontale. Et avec «Close», qui va aux Oscars, on n’a pas à rougir. Tous les films nommés, cette année, ont remporté des prix dans le monde entier.

Un blockbuster ou une comédie populaire, est-ce infaisable en Belgique ?

On pourrait faire de très bonnes comédies, et on a des pépites devenues cultes comme «Dikkenek» ou «C’est arrivé près de chez vous». C’est vrai qu’il n’y a pas grand-chose d’autre. C’est une volonté des réalisateurs et des producteurs de donner plus facilement de budget à un cinéma d’auteur. Dans nos écoles de cinéma, on étudie peut-être plus la filmographie des frères Dardenne ou de Bouli Lanners, ce qui a une influence sur les réalisations.

Quel est votre pronostic pour samedi ?

Bouli Lanners a toutes ses chances car «Nobody Has to Know» a surpris tout le monde. Un film romantique dans le sens noble du terme, à contre-emploi de ce qu’il fait d’habitude.

Cette interview est parue dans le Télépro du 2/03/2023.

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