«Le Bon, la brute et le truand» : Leone a (vraiment) failli tuer Eastwood durant le tournage !

«Le Bon, la brute et le truand» : Leone a (vraiment) failli tuer Eastwood durant le tournage !
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Rediffusé ce jeudi à 20h55 sur France 3, le film-culte fête ses 50 ans ! À cette occasion, découvrez ce que vous ne savez (sans doute) pas sur le plus célèbre des westerns italiens, signé Sergio Leone, avec le trio Eastwood-Van Cleef-Wallach.

1966, désert de Tabernas, dans les environs d’Almería, Andalousie. Comme pour nombre de westerns des années 60-70, l’Espagne est choisie pour tourner «Le Bon, la brute et le truand». Les prises de vues débutent en mars pour s’achever en août, sous un soleil de plomb.

Nous sommes en plein période franquiste, le régime du dictateur a donné son approbation au film. «Du moment qu’il ne concernait ni l’Espagne ni les Espagnols, les dirigeants ne se souciaient pas de ce que faisait l’équipe», se souviendra Clint Eastwood.

Malheureusement pour les acteurs, en matière de sécurité, le père du western spaghetti n’affiche pas les mêmes revendications. À plusieurs reprises, on frise l’accident ! Dans son autobiographie, «Le Bon, la brute et moi», Eli Wallach, alias le Truand, racontera être passé très près du drame.

Entre deux prises, il manque de s’empoisonner avec une bouteille d’acide laissée par un technicien à côté de son soda. Dans la scène où il est sur le point d’être pendu, avant qu’un coup de feu ne tranche la corde qu’il a au cou, le cheval sur lequel il est juché détale réellement sur plusieurs centaines de mètres. Les mains liées dans le dos, Wallach évite la chute de peu !

À un autre moment, le Truand, attaché à une chaîne, tente de se libérer en la posant sur un rail de chemin de fer. Avec stupeur, il remarque un «détail» que personne dans l’équipe n’a vu : au moindre faux mouvement, le wagon censé couper la chaîne a des marchepieds qui peuvent le décapiter !

Enfin, à propos de la fameuse scène de l’explosion du pont, Eastwood se souviendra : «Si Eli et moi avions été là où Leone le voulait, nous ne l’aurions pas raconté !». À l’écran, on distingue effectivement des débris volant autour des acteurs et crevant un sac de sable. Et ce ne sont pas des effets spéciaux !

Philippe Jacquemin

Ce jeudi 28 juillet à 20h55 sur France 3, «Le Bon, la brute et le truand»

Article paru dans le magazine Télépro le 21 juillet 2016

Découvrez la bande-annonce :

Mieux : plusieurs fois, les soldats de Franco donneront un sérieux coup de main au tournage. Notamment pour reconstruire en une nuit le fameux pont que le Bon et le Truand doivent faire exploser. Lors des premières prises, un contre-ordre a poussé les artificiers militaires à déclencher trop vite les charges. Seul l’écroulement du pont est fixé sur pellicule. Sergio Leone est furieux. Le capitaine espagnol promet alors qu’il pourra retourner la scène le lendemain. Ce qui sera fait…

10.000 tombes en une nuit

Pour la célébrissime scène du duel final, Leone veut un cimetière qui évoque une arène romaine. Rien de tel n’est trouvé dans toute l’Espagne. Qu’à cela ne tienne, en deux jours, 250 soldats franquistes construisent le site voulu, composé de 10.000 tombes !

Maniaque du détail, le cinéaste italien exige en outre que certains éléments soient d’un réalisme confondant. Il ne sera pas déçu : les décorateurs utiliseront un vrai squelette humain dépassant d’un cercueil…

Pour une autre scène où l’éperon d’une botte est filmé en gros plan, le réalisateur, insatisfait, fait retourner la scène en imposant sur le plateau 300 figurants, des diligences, des cavaliers, des soldats… Ce «détail de l’éperon» est légendaire dans le monde du cinéma : Leone voulait voir la vie de la ville en arrière-plan !

Encore aujourd’hui, le cinéaste Quentin Tarantino dit du «Bon, la brute et le truand» : «C’est le film le mieux dirigé de tous les temps !»

Décapité par un wagon

Malheureusement pour les acteurs, en matière de sécurité, le père du western spaghetti n’affiche pas les mêmes revendications. À plusieurs reprises, on frise l’accident ! Dans son autobiographie, «Le Bon, la brute et moi», Eli Wallach, alias le Truand, racontera être passé très près du drame.

Entre deux prises, il manque de s’empoisonner avec une bouteille d’acide laissée par un technicien à côté de son soda. Dans la scène où il est sur le point d’être pendu, avant qu’un coup de feu ne tranche la corde qu’il a au cou, le cheval sur lequel il est juché détale réellement sur plusieurs centaines de mètres. Les mains liées dans le dos, Wallach évite la chute de peu !

À un autre moment, le Truand, attaché à une chaîne, tente de se libérer en la posant sur un rail de chemin de fer. Avec stupeur, il remarque un «détail» que personne dans l’équipe n’a vu : au moindre faux mouvement, le wagon censé couper la chaîne a des marchepieds qui peuvent le décapiter !

Enfin, à propos de la fameuse scène de l’explosion du pont, Eastwood se souviendra : «Si Eli et moi avions été là où Leone le voulait, nous ne l’aurions pas raconté !». À l’écran, on distingue effectivement des débris volant autour des acteurs et crevant un sac de sable. Et ce ne sont pas des effets spéciaux !

Philippe Jacquemin

Ce jeudi 28 juillet à 20h55 sur France 3, «Le Bon, la brute et le truand»

Article paru dans le magazine Télépro le 21 juillet 2016

Découvrez la bande-annonce :

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