TF1 diffuse la série belge a succès, «Ennemi public» de la RTBF, mais sans les termes bien de chez nous.
Beaucoup de Belges ont été surpris, la semaine dernière, d’entendre au détour de l’enquête d’«Ennemi public», les termes «soixante-dix», «quatre-vingt-dix» ou «maire», alors que dans la série originelle, les acteurs disaient bien nos bon vieux «septante», «nonante» et «bourgmestre». Pas de quoi en faire une affaire d’Etat, mais le procédé peut surprendre entre francophones de bon aloi.
À la demande de TF1, les producteurs ont dû (re)faire une post-synchronisation, comme lorsque qu’une fiction étrangère est diffusée sur nos chaînes de télé. Ici, les Français de TF1 ne voulaient pas que leur public s’interroge sur certains termes de notre parler bien de chez nous. C’est un peu une première, jusqu’ici, les séries belges étaient reprises telles quelles par France 2 («La Trêve») ou France 3 («À tort ou à raison»).
Du côté de la RTBF, on relativise un peu. «On l’a fait avec le sourire, assez rapidement, et par les techniciens belges qui ont fait la série originale, sous la responsabilité du réalisateur de la série», explique Ariane Meertens, responsable du Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel pour la RTBF sur le site de la chaîne publique. «Ça valait le coup pour passer sur TF1, c’est ce que l’on s’est tous dit.» Le belge semble bien mal mené par ses voisins. Aux Pays-Bas, les séries flamandes sont sous-titrées pour des raisons d’accent trop difficile à comprendre pour les Hollandais.
Qu’à cela ne tienne, la série a réalisé un bon score, en France, la semaine dernière. Avec pourtant une grosse concurrence de la part de M6 qui dégainait «À l’état sauvage», avec Matt Pokora, «Ennemi public» a rassemblé 4,57 millions de téléspectateurs français.
Les mauvaises langues conclueront qu’il est bon d’être un Belge à Paris, mais sans doute moins de trop… l’ouvrir !
Pierre Bertinchamps
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