Lannick Gautry («L’Île prisonnière») : «Je suis triste et pessimiste»

Le comédien joue un activiste prêt à tout pour défendre sa cause © France 2/Cinétévé/Mélanie Bodolec
Nicole Real Journaliste

Ce lundi à 21h10, France 2 entame la diffusion de «L’Île prisonnière», une minisérie inédite de six épisodes, scénarisée par l’écrivain Michel Bussi. Suspense et rebondissements garantis !

Une vingtaine d’activistes armés débarquent sur une petite île tranquille, située au large de la Bretagne. Pour des raisons inconnues, ils séquestrent tous les habitants. Alpha, le chef de ce dangereux commando, est incarné par Lannick Gautry (46 ans).

Quel est la singularité de ce téléfilm ?

À travers une histoire palpitante, la série navigue entre plusieurs genres, dont le principal est l’écologie. Ce qui est, aujourd’hui, d’une importance vitale !

Est-ce un hasard si le sujet de ce téléfilm, écrit très en amont, colle à ce point à l’actualité ?

Non, parce que désormais, les sujets collent à notre époque. Je me souviens avoir tourné dans la série «Le Tueur du lac», où un virus bloquait le monde entier. Durant le tournage, qui a eu lieu six mois avant le premier confinement, on pensait une telle situation improbable. Pourtant, deux mois après la diffusion, les deux tiers de l’humanité étaient confinés.

Pourquoi avez-eu envie de vous glisser dans la peau d’Alpha ?

Cela me change des rôles de flic. C’est un homme qui défend ses convictions jusqu’au bout, même si elles vont à l’encontre de celles des autres. Il est tellement déterminé qu’il s’entête contre vents et marées, sans rien lâcher.

À vos yeux, Alpha est-il odieux ?

Non, car même si sa cause est juste, il essaie de faire attention aux personnes qu’il embarque avec lui. Même si sa méthode est violente, sa démarche est défendable. Son seul tort est, peut-être, d’être tellement aveuglé par ses convictions qu’il finit par perdre de vue la sécurité des autres.

Êtes-vous un écologiste convaincu ?

Je ne suis pas écologiste dans l’âme, juste lucide sur l’effrayante situation actuelle. Je crois qu’aujourd’hui, tout le monde devrait l’être. Je ne comprends pas pourquoi cette prise de conscience n’est pas générale. Je suis assez triste et pessimiste sur l’évolution de la situation. Pour préserver son petit confort personnel, chacun laisse la situation se dégrader.

Êtes-vous satisfait par les rôles de méchant ?

J’en suis ravi. Dans ce métier, on ne vit que grâce au désir des autres et j’ai la chance, en vieillissant, qu’on me projette dans des profils inédits. Cette variation est rassurante car elle prouve que les décideurs sont sensibles à mon évolution personnelle. Je suis d’ailleurs très fier d’avoir joué un tueur en série dans «Attraction», une série belge récompensée au dernier Festival de La Rochelle.

Cet article est paru dans le Télépro du 9/2/2023

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