La télé de demain : conclusions mitigées pour le premier Pitch dating…

La télé de demain : conclusions mitigées pour le premier Pitch dating...
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

L’appel à projets télévisuels de KNTV se termine par une étude du milieu, réalisée avec l’IHECS. Le format qui a remporté le Pitch dating pourrait se retrouver sur RTL-TVI en 2016.

En 2012, la société de production KNTV lançait un grand Pitch dating, un appel à projets pour des formats de programmes audiovisuels, avec comme public cible les amateurs et passionnés de télé. L’opération est un succès puisque 942 dossiers de candidatures ont été déposés, mais seulement 15 projets sont réellement originaux dans leur concept.

La téléréalité à la cote

Pour prolonger ce Pitch dating de la télé, l’IHECS (école de communication et journalisme) a entrepris de mettre ses étudiants à contribution pour étudier plus en profondeur le résultat de l’appel à projets.

Le premier enseignement est le manque d’originalité des propositions. Celles-ci sont souvent des reproductions de formats déjà existants. Comme par exemple un artisan-charpentier qui proposait quelque chose de proche du «Meilleur pâtissier», ou un strip-teaseur qui voulait mettre en valeur son métier à la télé.

Peu d’imagination…

On a donc beaucoup vu de glissement de concept, mais jamais vraiment de révolution. Et c’est une des tendances de l’étude, les projets sont le reflet de l’offre actuelle en télé.

Avec une première conclusion : le public (puisque ce sont tous des amateurs et non des professionnels qui étaient visés par le Pitch dating) propose ce que souvent il dénigre, c’est-à-dire de la téléréalité, comprenant du coaching, (23 % des dossiers proposés), des jeux (12 %) et du divertissement (30 %).

Les magazines et les documentaires ne totalisent que 15 % des dossiers à eux deux ! Globalement, les thématiques mises en avant sont la santé, l’emploi, les jeunes talents, la valorisation des métiers, l’éducation et les sciences.

Peu d’interactivité avec le public

L’autre enseignement de l’étude, c’est l’absence d’interaction avec le second écran dans les projets proposés. À noter que l’appel a été lancé fin 2012, et qu’à cette époque, les chaînes étaient encore frileuses à lancer des ponts avec le web et les réseaux sociaux. Un Pitch dating en 2015 ou 2016 corrigerait sans doute ce constat.

En conclusion, ce premier Pitch dating est le miroir de la production télévisuelle actuelle, avec quelques rares pépites. Mais les instigateurs du projet ne sont pas déçus. D’une part, le nombre de projets rentrés est important ; et d’autre part, il est aussi un baromètre de ce que veulent voir les gens.

Refaire un Pitch dating tous les deux ans serait un bon indicateur du marché audiovisuel en Fédération Wallonie-Bruxelles

Faites trouver l’accusé !

Parmi les 15 projets originaux, celui de Sandra Chevtchenko a été sélection par le comité d’experts, et est en développement depuis fin 2013. Il s’agit d’un divertissement tournant autour de l’investigation virtuelle, mais avec des images biens réelles.

Un crime est commis, et c’est au téléspectateur de mener l’enquête. Il choisira la trame et les pistes à suivre, quitte à partir du mauvais côté.

La difficulté (et aussi l’originalité) de ce «Cluedo» version télé, est qu’il faut tourner toutes les séquences des différentes pistes à suivre. Le tout avec un maximum de réalisme. D’ailleurs, dans les travaux de mise en œuvre du projet télé, la police a été consultée pour s’assurer que les choses étaient faites dans les règles de l’art.

Une scientifique dans le monde de la télé

Sandra n’est pas issue du monde de la télé, mais de la recherche scientifique pour la Commission européenne. Et jusqu’ici, elle n’était pas plus intéressée que ça par le petit écran. Si elle regardait surtout les programmes pour savoir de quoi on parle, elle y a pris goût grâce à cette expérience, et ne dirait pas non à une petite carrière, même si elle garde les pieds sur terre et ne compte pas tout plaquer pour la télé.

Et si on lui demande ce qu’elle aime regarder par-dessus tout, elle répond : «les séries US comme « Les Experts »». Ça vous étonne ?

Son projet d’émission n’a pas encore de numéro pilote. Le travail sur le concept se poursuit. Partenaire du Pitch dating, RTL sera le diffuseur à qui le projet sera proposé (sans obligation de l’accepter) en priorité.

S’il est validé, il ne serait à l’antenne qu’à l’horizon 2016. Les 14 autres programmes originaux retenus restent sous le coude de Boris Portnoy, au cas où des diffuseurs chercheraient une perle rare pour leurs grilles.

Pierre Bertinchamps

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