La saison 2 de «Peaky Blinders» débarque sur Arte !

La saison 2 de «Peaky Blinders» débarque sur Arte !
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Dès jeudi 17 mars à 20h55, six épisodes inédits seront diffusés.

Deux ans après l’ascension tumultueuse du gang de Birmingham, Thomas Shelby (Cillian Murphy) et ses Peaky Blinders cherchent à étendre leur influence et convoitent Londres. Guerre des gangs, intrigues et coups d’éclats retentissants pour une série de prestige rythmée par une bande originale signée PJ Harvey.

D’emblée, on retrouve le plaisir si particulier procuré par le cocktail «Peaky Blinders» : bande-son, décors et costumes, dialogues écrits et mise en scène au cordeau servis par une interprétation musclée – avec mention spéciale pour le nouveau-venu Tom HardyMad Max : Fury Road» et «The Revenant») en bandit juif caractériel.

Également au chapitre des nouveautés, une partie de l’Irlande est désormais indépendante, mais l’IRA se bat toujours, le major Campbell est plus vicieux que jamais, la cocaïne a remplacé l’opium dans les orgies jazzy et aux paris clandestins s’est ajoutée la contrebande d’alcool.

En se frottant à beaucoup plus méchant que lui (les Sabini), dans une capitale dont il ne connaît pas les codes, le petit gitan de Birmingham entraîne le spectateur dans une saison encore plus corsée et mouvementée que la précédente…

Découvrez le trailer :

Rencontre avec l’acteur principal, Cillian Murphy, remarqué dans «The Dark Knight Rises» ou encore «Le Vent se lève», fascinant dans le rôle de Thomas Shelby, chef de gang de haute volée.

Pouvez-vous nous rappeler ce que Tommy Shelby a accompli dans la première saison, et comment il étend son empire dans la deuxième ?

Dans la saison 1, Tommy est devenu le chef de facto de son gang. Sa prochaine cible est Londres : il descend vers le sud, où se dressent sur son chemin Sabini et Solomons, incarnés respectivement par Noah Taylor et Tom Hardy. C’est un fil narratif assez classique, celui du gangster qui tente de sortir de l’illégalité. Les personnages se trouvent sans arrêt replongés malgré eux dans le monde de la pègre ; c’est ce jeu de forces contraires qui est le moteur dramatique le plus prenant.

Et comme si Tommy n’avait pas déjà assez d’ennuis avec Solomons et Sabini, il doit aussi se mesurer à Campbell… Dites-nous-en plus.

L’inspecteur en chef Campbell et Tommy ont déjà un passif assez lourd. Je dirais que la fourberie de Campbell et sa haine pour Tommy se sont encore amplifiées avec le succès et l’expansion de Tommy : les deux hommes pourraient difficilement se haïr davantage. Sam Neill est un acteur vraiment extraordinaire : on ne devrait pas aimer Campbell, mais on ne peut pas s’en empêcher, du fait de l’incroyable performance de Sam.

Tommy a été sérieusement trahi par Grace dans la saison 1. Pensez-vous qu’il ait décidé de mettre l’amour à distance ?

Aussi intelligent et perspicace qu’il soit, Tommy est vraiment tombé dans les filets de Grace. Elle a eu beaucoup d’effet sur lui, en bouleversant ses ambitions amoureuses. Mais oui, dans la deuxième saison, on peut dire qu’il aura un nouvel intérêt amoureux en la personne de May (jouée par Charlotte

Riley).

Le personnage de May est très intéressant en ce qu’il est presque traité comme un personnage masculin – même si elle est très séduisante et très belle. Tommy est très attiré par cette force qu’il y a en elle. Elle est très différente de Grace, qui était féminine, maternelle, et avait avec Tommy une relation très tendre. On sent que si Tommy et May finissent ensemble, il y aura quelque chose de très puissant dans ce couple.

Un autre thème de la série est celui des liens entre les gangsters et l’aristocratie. On y découvre l’ascension fulgurante que l’on peut connaître grâce au pouvoir et à l’argent, même si l’on vient des bas-fonds de Birmingham. Pour Tommy, coucher avec cette femme qui vit dans une maison de la taille d’un château est aussi amusant qu’excitant.

En quoi la deuxième saison est-t-elle différente de la première ?

En 1922, la cocaïne circulait beaucoup dans les clubs londoniens. Tommy s’est défait de son addiction à l’opium qui commençait à le miner dans la saison précédente, et sait vraiment où il va. Il n’est pas lui-même cocaïnomane, mais la mention de la cocaïne nous a permis de donner le ton et l’atmosphère de la série. Cette période de l’histoire a aussi été très influencée par ce qu’il se passait en Irlande, où la guerre civile était sur le point d’éclater. Ces événements ont aussi beaucoup influencé notre histoire.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur Alfie Solomons et Sabini ?

Il était important pour Steve Knight de montrer le prestige que cela représentait de faire partie d’un gang respecté à Birmingham ; mais aller à Londres fait vraiment entrer le clan Shelby dans la cour des grands. Il était important, je crois, de montrer qu’il peut arriver à Tommy de perdre pied. Ces gars dans le sud opèrent à une tout autre échelle. Si on peut interroger les valeurs morales de Tommy, le terme de «morale» ne s’applique même pas à Solomons et Sabini. Il était important que les adversaires de Tommy se placent un cran plus haut : il fallait d’évidence deux excellents acteurs pour les incarner. Le choix de Tom et Noah est impeccable pour ces rôles. Ils sont à la fois terrifiants, très séduisants et fascinants – des qualités tout à fait appropriées pour des chefs de gang. Sabini et Solomons sont des personnages assez excentriques, capables d’entrer dans de soudaines crises de rage.

Pensez-vous que ça fasse partie de leur «costume» de gangster ?

Oui. Qu’y a-t-il de plus dangereux qu’une personne imprévisible ? C’est un caractère effrayant en soi. Ces deux personnages ont ce côté merveilleusement imprévisible, qui fait qu’on ne sait jamais si on est en sécurité avec eux, s’ils sont vos amis. Ce qui est formidable, c’est que tous deux ont un passé commun, dont Tommy arrive à tirer profit.

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