La RTBF va doucement éteindre les ondes moyennes jusqu’à l’arrivée du DAB+

La RTBF va doucement éteindre les ondes moyennes jusqu’à l’arrivée du DAB+
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

C’est officiel : les jours des programmes en AM de la RTBF sont comptés. L’émetteur de Wavre est désormais coupé le soir et la nuit.

Comme Télépro le précisait en début d’année, et en préparation à l’arrivée massive prochaine de la radio numérique DAB+ en Belgique, la RTBF poursuit son processus d’extinction des ondes moyennes (AM) en réduisant les heures de diffusion quotidiennes de La 1ère et de VivaCité depuis son émetteur de Wavre 621 kHz.

Depuis le 31 mai 2018, cet émetteur qui couvre en ondes moyennes toute la Belgique et au-delà, fonctionne tous les jours entre 6h et 20 heures (au lieu de 5h à minuit précédemment). Cette diminution s’inscrit dans un plan d’extinction progressif des émissions en modulation d’amplitude (AM) à la RTBF comme dans toute l’Europe.

Depuis une dizaine d’années, avec le développement progressif de la technologie de diffusion numérique DAB+ qui prend le relais de la diffusion en analogique AM puis en FM, la plupart des grandes radios qui émettaient en modulation d’amplitude ont décidé d’arrêter cette ancienne technologie. C’est le cas de la VRT et de Radio France par exemple. Tout comme pour l’émetteur anglais en ondes moyennes de BBC World Service arrêté il y a quelques années, qu’on peut maintenant écouter en DAB+ à Bruxelles. Il faut dire que tous ces émetteurs qui fonctionnent dans cette ancienne technologie analogique sont extrêmement gourmands en électricité.

En prévision du lancement de la radio numérique en Belgique l’an prochain, la RTBF a décidé d’entamer un processus d’extinction progressif de la diffusion de ses émissions en ondes moyennes : tout d’abord une réduction de 5 heures par jour des émissions aux faibles heures d’écoute de son émetteur le plus puissant émettant sur 621 kHz depuis Wavre, avant l’arrêt complet de ses deux derniers émetteurs en ondes moyennes dans les prochains mois.

La stratégie consiste à éteindre la plus ancienne technologie (AM) au moment du lancement d’une nouvelle (le DAB+), tout en poursuivant la diffusion simultanée en FM durant encore plusieurs années avant l’arrêt également de cette dernière technologie de diffusion analogique pour basculer dans le full digital DAB+/IP comme l’a fait la Norvège l’an dernier.

La main va passer au CSA

Concernant le DAB+, lors de la présentation du rapport du bilan 2017 du CSA, Jean-Claude Marcourt, Ministre de l’Audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles, avait précisé dans son discours qu’il voulait que les choses avancent à grand pas. On comprenait que pour la fin de la législature, le nouveau plan de fréquences (qui allait inclure le DAB+) devait être sur les rails.

Selon le président du CSA, Karim Ibourki, ce sera le cas. «À partir du moment où l’appel d’offres est lancé, on peut chiffrer la procédure en mois», explique-t-il. «Le ministre a évoqué l’automne. À partir de là, les opérateurs ont deux mois pour répondre. Il y a ensuite 4 mois d’analyses. On devrait se retrouver avec un plan sur la table en mars 2019. Et on fera du mieux que l’on peut pour aller vite», conclut le président.

Du côté de la RTBF, une campagne va démarrer pour sensibiliser le public de La 1ère et VivaCité  qui suivent encore les programmes sur les émetteurs de Wavre, Houdeng et Liège.

Pierre Bertinchamps

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