Les deux chaînes publiques, flamande et francophone, unissent leurs forces pour envoyer un car de production sur place, pendant toute la durée de la Coupe du Monde de football.
Ce sera peut-être la plus belle Coupe du Monde de foot que nos Diables aient jamais connu. C’est en tout cas ce qu’on entend un peu partout dans les milieux footballistiques. La RTBF l’a bien compris aussi, et elle ne compte pas passer à côté de l’événement. Mieux, elle y sera en plein dedans.
Avec une 5e place au ranking de la FIFA, les Diables Rouges pourraient réaliser l’exploit à la Coupe du Monde. «On se dit qu’après deux 1/4 de finale (Brésil 2014 et France 2016, NDLR), on espère que la troisième sera la bonne et que cette fois-ci, on va franchir le cap et passer en 1/2. Même si on sait que ça signifie aussi qu’on devra battre ou l’Allemagne ou le Brésil», raconte Damien Detry, producteur sur la Coupe du Monde pour la RTBF. «On se dit aussi que c’est l’année de la maturité pour les Diables, c’est donc le moment où jamais !»
Les autres partent, mais Benjamin Deceuninck reste à Bruxelles
La VRT et la RTBF partiront en Russie, avec un car de production ertébéen, et feront aussi appel à des équipes locales. «Avec Moscou, Kaliningrad et Sotchi, on a fait le pire tirage du point de vue logistique», explique le producteur. «Rien que pour aller jusque Sotchi, il faut 8 jours, sans compter le passage à la frontière. Ensuite, il aurait fallu autant de temps pour revenir sur Moscou… Là, on va donc louer du matériel sur place.» Même chose pour Kaliningrad, même si pour l’enclave russe en Union européenne, la télévision russe propose des tarifs assez exorbitants…
À partir des 1/8 de finale, la RTBF utiliserait son propre car pour rejoindre les différents stades russes. Côté commentateurs, il ne devrait pas y avoir plus de soucis de déplacements pour Rodrigo Beenkens qu’au Brésil en 2014. Le planning est fait de telle sorte qu’au lendemain de chaque match, le commentateur-vedette bénéficie d’un jour de repos avant de reprendre la route. Si les Diables Rouges se retrouvent dans le carré final, quoi qu’il arrive, il y aura un match de finale (la petite ou la grande). Ce sera bingo pour le service des sports qui sera aux premières loges.
Pour les mêmes raisons qu’en 2016, à l’Euro, même si notre équipe nationale fait un parcours sans faute, Benjamin Deceuninck ne devrait pas faire le déplacement, mais rester au pays pour être au plus près de la liesse populaire. La RTBF sera plutôt tentée de produire un JT spécial depuis Moscou (par exemple).
Un challenge risqué
Disposer de son propre car régie offre également plus de latitudes à la RTBF et la VRT. Lorsque les diffuseurs reprennent les images de la FIFA, ils n’ont pas trop le choix des interviews. Ici, avec leurs propres équipes, les deux chaînes vont pouvoir disposer d’un studio et recevoir autant de personnalités qu’elles le souhaitent (joueurs, coaches, assistants,…) pour les débrief’ des matches. Un dispositif qui fonctionne bien. «Avec la VRT, nous avons a appris à nous connaître durant les compétitions précédentes», confie M. Detry.
À Bruxelles, il y aura aussi du changement. Pas sur le fond, où «Benji» sera toujours sur le pont pendant un mois de compétition, mais sur la forme. La Coupe du Monde se jouera au format 360° sur la RTBF. Pour la première fois, le studio de VivaCité (et du web) sera à côté de celui de la télé. Avantage : les invités et les consultants pourront passer de l’un à l’autre en aussi peu de temps qu’il ne faudra pour le dire.
Le public sur place ne sera pas oublié, puisque tant les supporters présents pour la télé que ceux de la radio se retrouveront pendant la diffusion du match, devant un écran géant, histoire aussi de recueillir les réactions à chaud, et participer à une grande fête. Un dispositif semblable à la VRT qui, en 2016, avait placé un studio en plein air et un écran, au bas de la Tour Reyers.
La RTBF semble croire aux chances de nos Diables. Laisser filer un car régie belge en Russie (où l’arrivée de matériel média étranger n’est pas vue d’un très bon œil) est un véritable challenge et un sacré pari. Le directeur du service des sports, Michel Lecomte, n’en démord pas, on sera en 1/2 finale ! Les supporters peuvent déjà rêver à une belle Coupe du Monde devant la télé, cet été !
Pierre Bertinchamps
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