La RTBF rend ses sous-titres plus accessibles

La RTBF rend ses sous-titres plus accessibles
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Dès le 21 mars, la RTBF proposera également des sous-titres pour ses programmes de prime-time.

Jusqu’ici, le sous-titrage des programmes de la RTBF était un peu «au petit bonheur». À part le JT de 19h30, peu de programmes étaient accessibles aux sourds et malentendants. Depuis l’an dernier, le service s’est réorganisé et renforcé. Il a pris le nom d’«Access RTBF» et regroupe le sous-titrage et la traduction en langue des signes. Dès lundi 21 mars, l’offre de programmes accessibles sera nettement améliorée. La promesse est claire : proposer du sous-titrage en prime time, en semaine. Essentiellement sur les émissions propres et même les directs.

Même les Diables et «The Voice» !

Concrètement, en semaine, tous les soirs où la RTBF propose une production propre, les personnes intéressées pourront avoir un sous-titrage via la page 888 du télétexte (selon l’opérateur). Même les directs, comme «The Voice» seront accessibles et sous-titrés en temps réel. Il est prévu de proposer les rencontres des Diables rouges, durant l’Euro 2016. Le 2e Live de «The Voice Belgique» (le 22 mars) sera un peu le baptême du feu pour l’équipe. «J’ai été surpris d’apprendre que les personnes malentendantes aiment la musique.», explique Didier Coppens, responsable de la cellule «Access». «Je n’imaginais pas qu’on allait sous-titrer « The Voice » !». La RTBF a investi dans une nouvelle technologie de reconnaissance vocale, dite «Dragon». L’opérateur raconte ce qu’il voit et le sous-titre apparait automatiquement. Dans le cas d’un direct, un autre opérateur à quelques secondes pour corriger les fautes (un « SA » pour un « CA », « EST » au lieu de « AIT »…) et envoie ensuite le texte à l’écran. À terme, on pourrait imaginer une automatisation complète, mais ce n’est pas à l’ordre du jour et le logiciel n’est pas encore assez fiable. Dans les émissions musicales comme «The Voice» ou l’Eurovision, les paroles des chansons sont injectées en amont. Certains téléspectateurs utilisent même la page 888 du télétexte pour faire du karaoké à la maison !

L’importance de l’image

Bien sûr, l’orthographe est très importante, même si les associations précisent qu’elles ne sont pas trop regardantes, sachant la masse de travail qu’il y a derrière un sous-titrage. L’image sert aussi à aider à «corriger», quand par exemple, le logiciel indique «sceau» pour «seau» d’eau. Lorsque l’émission est enregistrée, l’opérateur a plus de temps pour relire et éventuellement faire des corrections avant la mise à l’antenne.

De 18h30 à 22h

En semaine, ce sera toute la tranche 18h30 – 22h qui sera disponible, à partir du lundi 21 mars. De «On n’est pas des pigeons !» au programme de prime time, hors fiction. On pourrait croire que pour la fiction, ce serait encore plus facile puisque d’autres chaînes comme celles de France Télévisions sous-titrent ce type de programme, mais «tout s’achète», précise-t-on dans le service. La RTBF préfère un système d’échange comme avec la Suisse. La version multilingue, si elle est disponible, permet également d’avoir du sous-titrage.

3,5 € la minute

Dès septembre, «7 à la Une» devrait compléter la grille, ainsi que «Le Weekend sportif», pour la fin de l’année 2016. Et toujours dans le sport, certaines compétitions des JO de Rio feront partie de l’offre, ainsi que la  finale de Roland-Garros.

Le service «Access RTBF» compte 7 équivalents temps-pleins (qui viennent de tous horizons) et une minute de sous-titrage coute en moyenne 3,5 €.


Pierre Bertinchamps

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