La rentrée de la troisième chaîne française ne réalise pas de coups d’éclat. Mais France 3 laissera du temps aux nouveautés fraîchement installées.
En France (comme en Belgique), la rentrée 2016 ne sera pas un des meilleurs crus de l’histoire de la télévision. À côté de France 2 qui s’effondre l’après-midi, France 3 fait également un premier bilan qui n’est «pas fameux».
Dans un entretien accordé au Parisien, Dana Hastier, la directrice de la chaîne qui avait viré Julien Lepers l’hiver dernier, revient sur les changements opérés en septembre. Il faut l’avouer, le public n’a pas adhéré. La patronne de la Trois parle même d’une «claque». Mais le tableau n’est pas totalement noir puisque l’un des objectifs de la réforme était de renouveler l’image de la chaîne, jugée «vieillotte et ringarde». Ce serait réussi. Il aura fallu y mettre le prix, celui de l’audience. France 3 est passé sous la barre des 9% de moyenne, en France.
Lundi, le retour de Christophe Hondelatte sur le service public avec «Crime et châtiment» a un peu déçu. La chaîne espérait attirer 10% du public, il n’y en avait que 7%. Les autres magazines de prime-time vont en dents de scie. «Dieu merci, ça va bien pour « Des racines et des ailes », mais nous allons retravailler sur « Faut pas rêver » ou « Thalassa » !», précise la directrice. «Les émissions qui marchent sur TF 1 et M 6 sont là depuis longtemps. On va s’en inspirer.»
Les animateurs peuvent respirer. «On va finir la saison avec tout le monde. Laisser dix mois à une émission, ce n’est pas délirant. (…) Ça nous laissera le temps de préparer la prochaine saison. Nous avons des projets à long terme.»
Hors fiction américaine (et ça semble être une panacée pour les services publics), le genre «à la sauce française» fonctionne très bien sur France 3, que ce soit dans la case du samedi soir ou du mardi. «Et notre fond de grille en journée est autour de 10 %», se réjouit Hastier. Une embellie qui risque de ne pas durer si France 2 remet des jeux, en fin d’après-midi. «« Joker » nous faisait du mal. Mais Delphine Ernotte ne veut plus d’une rivalité entre les deux grandes chaînes», assure Dana Hastier.
Pour relever la barre, le service public français semble choisir la voie utilisée par les diffuseurs commerciaux. «On s’est récemment réuni en séminaire pour comprendre ce qui ne marchait pas et trouver des solutions. Nous irons chercher des formats performants à l’étranger, en matière de divertissement et de découverte», conclut-elle.
Heureusement, la chaîne misera toujours sur la beauté des régions françaises.
Pierre Bertinchamps
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