Le conflit israélo-palestinien a des conséquences inattendues sur la production télévisée en Israël. Le télécrochet «The Voice» est déprogrammé, et la diffusion «Big Brother» sera interrompue selon l’évolution de l’actualité.
Question de sécurité
Comment la télévision doivent-elles réagir en cas de conflit armé dans leur pays ? Plus de programmes ? Des émissions plus sobres ? Pas de directs ? La question tiraille les chroniqueurs télé… C’est en Israël que l’on trouve des éléments de réponse.
Le télécrochet «The Voice», lancé le 8 juin dernier sur Channel 2, va être déprogrammé après la diffusion des «Blinds». Il sera impossible pour les producteurs de prévoir la diffusion de la partie du télécrochet en direct, notamment pour des raisons de sécurité. La suite sera dès lors proposée en 2015, en espérant que les belligérants se soient calmés.
Un abri anti-roquettes pour les candidats
Un cas de figure différent pour «Big Brother», l’équivalent de « Secret Story», où les candidats sont enfermés dans une maison, et où le téléspectateur se délecte de leurs mornes journées épicées par quelques titillements de la production. Là, le programme assure à son diffuseur 45 % de parts de marché. Difficile donc de tout stopper, d’autant que les enjeux en terme de production sont assez élevés.
La chaîne a donc décidé de maintenir le programme, mais si l’actualité le demande, l’émission est interrompue pour des flashes d’info. Du coté des candidats, le tournage a lieu dans la banlieue de Jérusalem, et en cas d’alerte, les candidats peuvent se réfugier dans un abri mis à leur disposition.
La chaîne publique stoppée
Même si officiellement il n’y a pas de relation de cause à effet, l’audiovisuel israélien est en pleine mutation aussi. À la mi-juin, le gouvernement a annoncé qu’il stoppait la diffusion des programmes de l’IBA, l’institution audiovisuelle publique (la RTBF locale), jusqu’au 15 mars 2015. Un scénario qui rappelle les déboires de l’ERT, en Grèce, il y a tout juste un an.
Une autre conséquence du conflit : les producteurs de séries américaines, friands des paysages de l’État d’Israël pour leur scénarios, ont dû déménager leurs équipes pour la Turquie et Malte.
Pierre Bertinchamps
