La grève des scénaristes est terminée à Hollywood, ils peuvent reprendre le travail
La Writers Guild of America (WGA), le syndicat des scénaristes de cinéma et de télévision aux États-Unis, a officiellement marqué son accord mardi soir à la fin de la grève historique de 146 jours des scénaristes d’Hollywood.
Un accord préliminaire pour une période de trois ans avait été dégagé le week-end dernier entre la Writers Guild of America (WGA) et les studios et plateformes de streaming. Celui-ci reprend la plupart des demandes portées par le secteur, comme une augmentation des royalties versées pour le contenu en streaming et des garanties quant à l’usage de l’intelligence artificielle.
Les dirigeants du syndicat, qui représente pas moins de 11.000 scénaristes, devaient toutefois encore se prononcer sur cet accord salarial de principe, qu’ils ont donc approuvé, actant le retour au travail de leurs membres dès mercredi.
Le conseil d’administration du syndicat « a voté unanimement pour recommander l’accord » salarial, a-t-il fait savoir sur X, anciennement Twitter. « La grève prend fin à 00H01 », heure de Los Angeles, ce mercredi.
Long retour à la normale
Concrètement, l’accord peut théoriquement encore être rejeté par les 11.500 scénaristes représentés par la WGA aux Etats-Unis : il doit faire l’objet d’un vote, qui aura lieu « entre le 2 et le 9 octobre », a annoncé le syndicat. Mais la plupart des spécialistes de l’industrie pensent que cette ratification, qui inclut des « gains significatifs » en matière de rémunérations ainsi que des protections pour encadrer l’usage de l’intelligence artificielle, devrait être une formalité.
En attendant que le processus soit complété, les plumes de l’industrie vont donc pouvoir reprendre le travail dès mercredi. De nombreuses séries et films américains bloqués aux premiers stades d’écriture vont ainsi pouvoir être remis en chantier. Les talk-shows de fin de soirée, animés par des présentateurs qui ont besoin de scripts, devraient aussi revenir à l’antenne dans le courant du mois prochain.
En présentant l’accord conclu avec les studios dimanche, après cinq jours d’un nouveau round de négociations, la WGA avait assuré qu’il s’agissait d’un compromis « exceptionnel ». Il inclut selon elle des « gains significatifs » en matière de rémunérations ainsi que des mesures de protection pour encadrer l’usage de l’intelligence artificielle.
Mais même après l’ultime ratification des scénaristes, Hollywood sera encore loin d’un retour à la normale. Car les acteurs, représentés par le syndicat SAG-AFTRA, sont eux toujours en grève. Une résolution de ce conflit social, qui dure depuis la mi-juillet, pourrait prendre encore des semaines.
Car certaines des revendications du SAG-AFTRA vont plus loin que celles de la WGA. Les négociations s’annoncent donc ardues. D’autant que les studios savent que ce qu’ils lâchent aux acteurs servira de mètre étalon pour les professions techniques de l’industrie, dont les conventions collectives doivent être renouvelées l’année prochaine. Même après le retour des comédiens au travail, il faudra sûrement encore des mois pour réellement remettre tout le monde sur les plateaux et rattraper les retards accumulés par une myriade de productions hollywoodiennes.
Que dit l’accord ?
La WGA a également publié mardi soir le détail de l’accord passé avec les studios, dont le contenu exact n’avait pas filtré depuis sa conclusion dimanche. Le compromis montre que les studios ont cédé à la plupart des revendications portées par le syndicat et semble dessiner une victoire des scénaristes. Il inclut notamment une prime lorsqu’une série ou un film rencontre un certain succès sur une plateforme de streaming, c’est-à-dire lorsque « 20% ou plus des abonnés nationaux du service » visionnent la production « dans les 90 premiers jours de sa sortie ».
En matière d’intelligence artificielle, les scénaristes ont également obtenu des garanties pour ne pas se faire remplacer par des robots. L’accord leur permet de retravailler des scripts initialement générés par une IA, tout en étant considéré comme l’unique auteur de ce travail, et donc sans être moins rémunéré.
Une clause prévoit également que « l’exploitation du matériel des scénaristes pour former l’IA est interdite ». Autrement dit, des robots ne pourront pas être nourris par des scripts de créateurs syndiqués pour améliorer leurs capacités narratives. Un point sur lequel les studios étaient longtemps restés silencieux.
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