La fin de la redevance télé bloquée par le cdH qui la renvoie au prochain gouvernement

La fin de la redevance télé bloquée par le cdH qui la renvoie au prochain gouvernement
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Le cdH a refusé jeudi au gouvernement wallon près d’un tiers des points de l’ordre du jour, dont la suppression de la redevance télévision qui y avait été inscrite par le PS. La réunion hebdomadaire du gouvernement a été expédiée en une demi-heure. Elle consacre, selon le ministre-président Paul Magnette, « une paralysie politique potentiellement grave pour la situation socio-économique de la Wallonie. »

Le PS se prévalait d’un accord obtenu début juin avec le cdH pour supprimer par étapes, en 2018 et 2019, la redevance télé (100 euros par an et par ménage). Le rendement de cette taxe (une centaine de millions d’euros par an) aurait été compensé notamment par les recettes de la régularisation fiscale (DLU) régionale.

Le cdH, de son côté, réfutait tout accord et dénonçait un coup de communication d’un PS soucieux d’offrir un cadeau à la population avant son possible débarquement du gouvernement wallon. Favorable lui aussi à la suppression de cette taxe, le cdH avait été mis en garde par le MR, son partenaire privilégié dans les pourparlers actuels pour la formation de nouvelles coalitions, qu’il valait mieux réserver cette suppression pour le prochain gouvernement, et que les réformateurs n’apprécieraient pas des accords de dernière minute avec le PS.

Le cdH avait en outre marqué sa préférence pour compenser la suppression de la redevance TV par une réduction de voilure des dépenses publiques, notamment sur les outils socio-économiques wallons, un des chevaux de bataille des réformateurs.

Jeudi, le parti centriste a bloqué près d’un tiers des points mis à l’ordre du jour. Il avait aussi retiré de l’agenda certains projets inscrits par ses ministres, comme le passeport-eau ou le Code wallon du bien-être animal.

« Le cdH a même bloqué certains subsides à des entreprises ou des asbl », a dénoncé M. Magnette (PS). A ses yeux, « cette crise politique crée une paralysie dont les conséquences socio-économiques sont potentiellement graves pour la Wallonie ».

Maxime Prévot, quant à lui, a répété que le cdH n’acceptait pas que le PS tente de « profiter du climat actuel pour faire passer des points vite fait bien fait ». Concernant les refus de débloquer des subsides à certaines entreprises mais pas à d’autres, une source cdH faisait valoir la nécessité d’une analyse plus approfondie pour éviter de tomber dans les « soutiens aux petits amis ».

Mais les humanistes ont accepté d’autres subsides. « Il suffit d’aller voir qui sont les administrateurs, ou les bourgmestres, pour comprendre pourquoi », glissait un socialiste. Les deux partis disent toutefois vouloir continuer à tenir la barre du gouvernement.

Le PS, a assuré Paul Magnette, continuera à inscrire des points à l’ordre du jour. Maxime Prévot, lui, souligne la nécessité d’une période d' »affaires prudentes » et confirme que son parti bloquera toute politique nouvelle ou ayant un lourd impact budgétaire.

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