La fille d’un journaliste de la RTBF parmi les victimes des attentats de Bruxelles

La fille d'un journaliste de la RTBF parmi les victimes des attentats de Bruxelles
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Michel Visart, journaliste spécialisé en économie, a perdu sa fille Lauriane lors des tragiques événements du 22 mars. Ce samedi, il a témoigné de manière digne au JT.

Michel Visart est un nom bien connu des auditeurs et téléspectateurs de la RTBF. C’est lui qui anime notamment le magazine «7éco», diffusé à la fois sur La Première et La Trois.

Ce 22 mars, il a perdu l’une de ses trois filles, prénommée Lauriane. Elle se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment, dans la station de métro Maelbeek. «C’est à partir de 10h15 que ma femme et moi avons commencé à nous inquiéter», a-t-il expliqué à l’antenne. «Elle n’était pas arrivée sur son lieu de travail, donc nous avons essayé de la contacter. Mais les heures passaient, et nous n’avions aucune nouvelle. L’angoisse augmente, elle fait place à la peur. C’était sa ligne de métro, elle passait tous les jours à Maelbeek.»

Une attente qui a duré très longtemps, son décès n’ayant été formellement confirmé que trois jours plus tard. «C’est une souffrance que l’on ne peut pas décrire, que l’on partage à sa manière avec toutes les familles qui ont vécu cela, d’où qu’elles viennent.»

Michel Visart a également évoqué le moment où il a reçu la mauvaise nouvelle : «Quand on apprend sa mort, ce n’est pas un soulagement sur le moment-même, on craque, c’est sûr. Mais c’est un vrai soulagement quand même, car on se dit « Voilà, maintenant on peut commencer quelque chose' »»

Le journaliste a également tenu à souligner les traits de caractère généreux de sa fille défunte, qui militait pour un monde plus juste et moins cruel. «Lauriane avait des valeurs extrêmement fortes, qu’elle défendait avec beaucoup d’acharnement comme l’équité, la justice, la tolérance, l’égalité entre les sexes. Je ne suis pas naïf, je sais très bien qu’aujourd’hui la sécurité est indispensable. Mais je pense que si on construit des murs d’exclusion, si l’on cultive la haine, on va dans le mur», a-t-il déclaré, avec beaucoup de clairvoyance.

Et sa conclusion suscite l’admiration : «Dans le futur, si l’on veut un monde différent, il faut le respect et la tolérance. Je ne veux pas faire du pathos, mais il faut aussi de l’amour. Et l’on doit bien cela à toutes les Lauriane du monde entier.»

La Rédaction de Télépro présente ses sincères condoléances à Michel Visart, sa femme Brigitte, et ses deux autres filles Clotilde et Marine.

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