La fantasy, toujours tendance ?
Avis aux couche-tard fans d’univers fantastique. Ce dimanche à 0h45, Arte consacre un large documentaire sur un genre cinématographique qui a la cote ! Mais au fait, comment expliquer un tel attrait du public pour la fantasy ?
Bilbo le Hobbit, Harry Potter et Luke Skywalker possèdent de nombreuses caractéristiques communes comme la sensibilité, le courage et la naïveté. Ils ont un cœur pur, et c’est ce qui fait d’eux des êtres humains. Pour Gary Kurtz, producteur de «Dark Crystal» (1982) et des deux premiers opus «Star Wars» (1977 et 1980), la fantasy tire son succès de ses archétypes récurrents : «Il est facile de s’y identifier. Le public peut se reconnaître dans l’un ou l’autre protagoniste.»
En analysant les œuvres du genre, le héros se révèle souvent être un Monsieur Tout-le-monde qui a l’opportunité de se lancer dans une aventure. Conseillé par un mentor et accompagné par un ou plusieurs alliés, il est confronté à des forces obscures. Si les arcs narratifs des œuvres de fantasy ne semblent pas se distinguer les uns des autres, ils sont toutefois l’empreinte du temps présent. Nick Dudman, créateur artistique pour les films «Harry Potter», déclare que le monde des sorciers reflète le nôtre d’un point de vue politique : «On se rend compte que le Ministère de la magie commet d’énormes bourdes. Ils s’affrontent et ce sont les forces conservatrices qui s’en emparent.» Dans le même créneau, «Le Voleur de Bagdad» (1940) traduit l’intérêt d’Hollywood pour l’exotisme et le Proche-Orient. Le héros, passant de voleur de rue à Prince d’Arabie, incarne ainsi le rêve américain…
Place aux femmes !
Quant à l’archétype du personnage principal, il est évident que le genre masculin est inclus. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas ! Dans la première moitié du XXe siècle, les femmes avaient le rôle de jeunes filles en détresse et à conquérir, ou de méchantes sorcières. Les films de Walt Disney et ses princesses de contes de fées ont réussi à incruster dans l’inconscient collectif une certaine vision de la femme.
L’industrie a su, elle aussi, se réinventer. De la belle Cendrillon (1950) à la rebelle Merida (2012), il y a un chemin important. Dernièrement, c’est Vaiana qui a su se démarquer. «Vaina est une étape importante dans l’exploration des personnages féminins et du mode de narration», explique Vicky Jenson, coréalisatrice de «Shrek». «Ce n’est pas l’amour qu’elle cherche. Elle a ses propres désirs et est en proie à un conflit intérieur. Elle se demande comment être heureuse sans décevoir les autres. C’est un voyage complexe et profond.»
La série littéraire «Le Trône de fer» en est aussi le parfait exemple. Son auteur, George R.R. Martin, le confirme : «Quand j’ai commencé à écrire la saga, je savais que je voulais un large éventail de personnages féminins. J’avais le choix de développer des courageuses, des faibles, des gentilles, des méchantes, avec des comportements de noblesse ou de furie.»
Extrait d’un article paru dans Télépro du 30/07/2020
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