Après la Seconde Guerre, les Alliés ont tenté de dénazifier l’Allemagne. En vain… C’est ce que nous explique le documentaire que propose La Trois ce samedi à 21h05.
Au lendemain de la guerre, l’Allemagne tourne la page du nazisme. Ça, c’est la version officielle. Dans les faits, les choses sont plus compliquées… «La dénazification de l’Allemagne est un mythe», affirme Mickaël Gamrasni, historien qui a longtemps travaillé sur la série «Apocalypse». Ce samedi, sur La Trois, il propose un doc interpellant sous-titré «La dénazification, mission impossible».
Un peuple intoxiqué
8 mai 1945. L’Allemagne capitule. Hitler se suicide. L’idéologie nazie est vaincue. Dans Berlin en ruines, on brûle les dernières croix gammées. Les Alliés comprennent vite que tout n’est pas si simple… «Il n’y a pas d’un côté les nazis et de l’autre les bons Allemands», notent-ils dans un rapport. «Il y a un peuple intoxiqué par quinze ans de propagande à haute dose. Toute l’Allemagne a été nazifiée».
En novembre 1945, le procès de Nuremberg et ses 24 hommes sur le banc des accusés – Göring, Hess, von Ribbentrop… -, pour la plupart condamnés à mort et exécutés, donnent l’impression que la dénazification est accomplie.
Blanchis par Persil
Mais qu’en est-il des millions d’Allemands qui ont adhéré au parti nazi, fait partie des Jeunesses hitlériennes, été soldats de la Wehrmacht, voire membres des Waffen-SS ? Que faire de tous ceux-là ? Les Alliés organisent d’abord des procès par milliers. Mais il y a 13 millions de dossiers à traiter. Ingérable ! Cela s’avère aussi contre-productif : l’Allemagne a besoin de forces vives pour se reconstruire. Les hommes seront donc plus utiles sur le terrain que derrière les barreaux. Dès 1946, les enquêtes sont remplacées par de simples questionnaires auxquels les suspects doivent répondre. 9 millions d’Allemands sont ainsi blanchis et reçoivent un certificat ironiquement surnommé «Persil». Parce que, comme la lessive, il lave toute tache en un clin d’œil…
Extraits d’un article paru dans Télépro du 19/11/2020
