La Cour des comptes révèle la «mauvaise gestion» de France Télévisions

La Cour des comptes révèle la «mauvaise gestion» de France Télévisions
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Dans un rapport publié ce lundi, la Cour des comptes égratigne le groupe audiovisuel public français (France 2, France 3, France 4, France 5 et France Ô). Entre 2009 et 2015, sous le mandat de Rémy Pflimlin, elle pointe «une réorganisation inaboutie», «une gestion insuffisamment rigoureuse» et «une situation financière fragilisée».

Les magistrats ont mis en lumière les difficultés pour France Télévisions de réformer son fonctionnement interne via le passage à l’«entreprise unique» dès 2009 (processus de fusion interne) ainsi que les économies de façon générale jugées insuffisantes. Cette situation place France Télévisions dans une «impasse financière» avec pour «seule issue une réduction significative des charges de l’entreprise», jugent-ils.

Dotée de 2,5 milliards de fonds publics en 2015, France Télévisions a fait revenir son résultat net comptable à l’équilibre en 2015, mais son déficit d’exploitation reste de 30 millions. Fin 2016 la trésorerie sera négative de 34 millions, selon la Cour.

Le rapport incite l’entreprise à «engager des actions nettement plus vigoureuses que celles qui ont été entreprises jusqu’à présent pour dégager des économies structurelles». La Cour des comptes suggère une simplification du réseau régional de France 3, en l’alignant sur la nouvelle carte des régions et la mise en place de «règles strictes de déontologie» dans le domaine de l’achat de programmes afin de «mettre fin à certaines pratiques contestables». 

Une fusion des rédactions de France 2 et France 3 est également remise sur la table.

De son côté, dans une interview du Monde, Rémy Pflimlin (qui a cédé sa place l’an dernier à Delphine Ernotte) défend son bilan et répond à la Cour des comptes, qu’il trouve «un peu déconnectée du contexte qui a été celui de France Télévisions pendant ces années». Il pointe les avancées et les changements entrepris avant de conclure que «[France Télévisions] doit avoir les moyens d’honorer ses missions. Nous avons besoin d’un audiovisuel public fort et qui joue son rôle».

Jérôme Grogna

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