Julien Lapraille : «Oubliez les produits de luxe !»

L’authenticité de Julien Lapraille sera aussi au menu ! © RTBF/Martin Godfroid
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Le chef se donne pour objectif d’accommoder nos restes en plats savoureux.

Une nouvelle émission culinaire débarque, le samedi à 13h35 sur La Une : « À la poêle ». Julien Lapraille vient à domicile cuisiner un plat avec les restes du réfrigérateur en 30 minutes. Et avec un seul ustensile à disposition, sa poêle à frire !

« Tout est vrai, c’est ma marque de fabrique ! », sourit-il. « On entre dans la vie des personnes qui ne prennent plus le temps de cuisiner. » h

En quoi ce concept est-il différent des autres ?

On n’a jamais d’idées malgré ce qu’il y a dans le frigo, alors on va vite faire des petites courses pour s’acheter de quoi manger. Pourtant, on a tout ce qu’il faut… Je réponds aux questions quotidiennes des téléspectateurs. « Pas le temps et pas trop de vaisselle », tout est fait en 30 minutes chrono.

Nous sommes loin du chef des « Ambassadeurs » qui met en évidence les produits du terroir…

Pas du tout ! Ça voudrait dire que personne ne mange local. Un ménage sur deux a des produits de proximité dans sa cuisine. C’est le cas dans la première émission. La téléspectatrice est aussi adepte du vrac. Je ne dis pas que je ne tomberai pas sur une famille qui n’a rien de local à proposer, ce sera une autre « réalité ». Ma seule exigence est de pouvoir disposer d’un minimum de produits frais, mais je ne veux pas savoir ce qu’il y aura dans le frigo avant d’arriver. Travailler de la conserve n’a pas d’intérêt.

Comment imaginez-vous une recette, juste avec une poêle ?

Je m’adapte… Pendant douze ans, j’ai été cuisinier à domicile. J’ai l’habitude de me retrouver dans un environnement inconnu, et parfois dans de petites cuisines, avec plein d’imprévus. Et surtout, sans matériel professionnel. Ces contraintes, je les ai toujours subies. C’est mon expérience, et ma chance.

On a de moins en moins de temps pour cuisiner. Triste constat ?

On travaille beaucoup, alors on supprime les activités chronophages. La cuisine en fait les frais, alors que pendant le confinement, c’était une passion. Si les gens n’ont pas le temps de cuisiner et achètent des plats préparés, c’est dommageable pour leur santé et triste, mais chacun fait à sa guise. « À la poêle » veut leur démontrer qu’avec ce qu’on a, on peut produire des plats savoureux. Arrêtons de croire qu’il faut travailler des produits de luxe.

Avec le contenu de votre frigo, vous feriez quoi ?

C’est la saison des asperges. Je les cuis à la poêle pour les caraméliser un peu. Par-dessus, j’ajoute un peu de fromage mélangé à de la crème et quelques croûtons. Avec un reste de truite fumée, c’est délicieux ! 

Cet article est paru dans le Télépro du 24/4/2025

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