Julie Denayer : «La justice souffre !»
Dimanche à 19h50, la journaliste entame la 10e saison de «Face au juge», sur RTL tvi.
Julie Denayer investit une nouvelle fois les tribunaux belges pour filmer les juges et les procureurs au travail, face aux justiciables, pour dévoiler le quotidien de la justice… et la justice du quotidien.
Vous observez les tribunaux depuis dix ans déjà !
J’ai tourné la première saison en 2014, qui a été diffusée en 2015. Il faut un an de tournage pour produire une saison. Nous devons filmer beaucoup d’affaires pour recueillir de bonnes histoires qui méritent d’être diffusées.
Qu’est-ce qu’une «bonne» histoire ?
Des histoires très différentes, mais qui concernent tout le monde. Ce ne sont pas des procès retentissants, nous ne sommes pas en cour d’assises, ce sont les affaires du quotidien. Nous avons plusieurs critères : il peut s’agir d’une affaire émouvante, interpellante, énervante, ou drôle, comme certaines disputes entre voisins pour une haie non coupée…
Un nouveau juge arrive pour cette 10e saison…
Le procureur Denis Goeman, que nous avons suivi durant plusieurs années, est devenu juge au tribunal correctionnel de Bruxelles. Nous avons ainsi trois sortes de juges : la Justice de paix à Mons, les tribunaux de police à Verviers et le tribunal correctionnel de Bruxelles. Nous suivons aussi deux procureurs au parquet de Charleroi, dont les interrogatoires constituent le premier contact d’un justiciable avec la justice.
Avez-vous constaté une évolution de la justice belge, en dix ans ?
J’observe surtout un terrible manque de moyens, qui empire de plus en plus. Les bâtiments s’effondrent, il n’y a pas assez de magistrats, il manque des greffiers, des procureurs… La justice souffre. Mais je constate aussi que «Face au juge» devient un phénomène de société : les justiciables ont appris comment la justice fonctionne et des inculpés utilisent des notions juridiques expliquées dans notre émission pour assurer leur défense, comme la suspension du prononcé par exemple. J’entends aussi que des jeunes décident d’étudier le droit grâce à nous. Cela signifie que nous avons atteint notre objectif : refléter la stricte réalité de la justice au travail et décortiquer son fonctionnement de façon didactique.
Et le profil des justiciables, a-t-il changé ?
Pas vraiment. Je suis toujours étonnée par le peu de respect des autorités, surtout de la part de certains jeunes qui ne sont pas impressionnés de se retrouver devant un juge. Je remarque aussi l’augmentation des affaires relatives aux violences intrafamiliales car Bruxelles en a fait son cheval de bataille. Il y a un réel suivi de la police et du parquet.
Un message pour vos 600.000 téléspectateurs ?
Merci pour votre fidélité et votre bienveillance ! Nos téléspectateurs sont admiratifs du travail des magistrats. Cette nouvelle saison sera encore plus intéressante, avec huit épisodes captivants…
Cet article est paru dans le Télépro du 7/3/2024
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