Jonathan Zaccaï : «Une profonde humilité»

« Se donner la réplique à Athènes sous une chaleur accablante crée des liens forts », souligne l’acteur belge © Domniki Mitropoulou - Cinétévé - 24 25 Films - France Télévisions
Nicole Real Journaliste

Dès lundi à 21h10, France 2 entame la diffusion de « Kaboul », une série en six épisodes plongeant dans le chaos qui a suivi le retour des talibans dans la capitale afghane, le 15 août 2021.

Quelle a été votre première réaction à la lecture du scénario ?

Connaissant le talent des scénaristes Olivier Demangel et Thomas Finkielkraut (« Mercato »), j’étais confiant. Mon personnage m’a touché. C’est un héros atypique, doté d’un courage exceptionnel. Face à une situation d’une gravité extrême, il est confronté à des responsabilités d’autant plus intimidantes qu’elles sont ancrées dans des faits réels. Il a choisi de rester, alors que sa hiérarchie aurait accepté son retour en France. Il faut saluer ce courage, car peu de gens seraient capables d’en faire autant.

Avez-vous eu l’occasion de rencontrer des Afghans pour préparer votre rôle ?

J’aurais aimé, mais je n’en ai pas eu l’occasion. En revanche, j’ai lu de nombreux témoignages de personnes qui ont vécu cette situation dramatique et j’ai regardé des documentaires. La documentation, très réaliste et poignante, m’a été d’une grande aide. De plus, nous avons bénéficié des conseils d’un spécialiste pour l’utilisation des armes.

Le tournage s’est déroulé en Grèce, avec un casting international. A-t-il été agréable ?

Oui, car il était structuré pour que chaque acteur ait un arc narratif précis, avec des histoires parallèles qui ne se croisent jamais directement. Cette approche ne m’a pas surpris, je l’avais déjà expérimentée dans la série « Le Bureau des légendes ». Le caractère européen du plateau était à la fois stimulant et enrichissant, car il nous a permis de travailler avec des acteurs de différentes nationalités, sans oublier les deux fabuleuses réalisatrices polonaises, Kasia Adamik et Olga Chajdas.

Comment s’est établie la complicité avec les autres acteurs ?

J’ai eu la chance de former un duo très complice avec Thibaut Evrard (34 ans). Nous étions très proches pendant le tournage, ce qui a bénéficié à la série, car nos personnages sont amis. De plus, se donner la réplique à Athènes sous une chaleur accablante crée des liens forts !

Cette série a-t-elle changé votre perception de la situation en Afghanistan ?

Bien qu’il s’agisse d’une fiction, en tant qu’acteur, on s’investit pleinement. J’ai développé un profond respect et une grande humilité face au courage de ces personnes qui, malgré l’extrême difficulté de leur situation, continuaient de penser aux autres. Le drame des Afghans qui tentaient de fuir était d’être obligés d’abandonner leurs proches dans un chaos qui, malheureusement, ne cesse de s’aggraver.

Cet article est paru dans le Télépro du 27/3/2025

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici