Jonathan Zaccaï («Il est elle») : «Andréa m’a bluffé»

Andréa Furet et Jonathan Zaccaï © RTBF

«Il est elle» suit la touchante odyssée d’une famille dont le fils, Julien (Andréa Furet), affirme se sentir plus fille que garçon. Alors que La Une diffuse le téléfilm ce jeudi soir à 20h30, Jonathan Zaccaï («Infidèle»), qui interprète le père de l’adolescent, a répondu aux questions de Télépro. 

Le papa semble être celui ayant le plus de mal à s’adapter. Se voit-il comme une victime ?

Comme beaucoup de pères, Cédric s’ancre dans le schéma familial classique et imagine son fils – dont il est très fier – devenir plus tard un bon gars avec lequel il aura beaucoup de complicité. Son sentiment de victime concerne juste le fait d’avoir eu un enfant qui ne se sent pas bien ni avec son corps ni avec son identité.

Se sent-il trahi dans sa virilité ou dans sa paternité ?

Je l’ai imaginé comme un homme rassuré par la norme. Son conformisme est naturel, pas du tout viscéral. Il espérait mener une vie tranquille, sans faire de vague. Quand ses attentes s’effondrent, Cédric oublie que Julien est un individu à part entière, en souffrance. Ce rôle a été très fort pour moi, car j’ai essayé de me mettre dans la frange de la population qui, en majorité, connaît peu la transidentité.

Avez-vous rencontré des parents et enfants confrontés à la transidentité ?

Non. Car j’ai pu parler directement avec Andréa Furet (alias Julien/Emma) qui vit ce souci au quotidien et, heureusement, s’en sort bien. Puis, j’ai vu des documentaires très durs où le noyau familial part en éclats, où le niveau d’incompréhension est élevé et bouleverse l’entourage. Il est assez délicat de passer de l’intolérance à l’empathie.

Votre avis sur la performance d’Andréa Furet, elle-même passée du statut de jeune homme à celui de jeune fille ?

Elle m’a bluffé ! Je pense que le public le sera aussi et va s’attacher à cet être dont on ne sait, au départ, s’il est joué par un acteur ou une actrice. Andréa est charismatique, on s’intéresse à elle et à son personnage qu’on a envie de protéger.

Extraits d’une interview parue dans Télépro du 12/11/2020

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