Jonathan Bradfer : «Mon rêve serait de recevoir le Dalaï Lama ou Barack Obama» (interview)

Jonathan Bradfer : «Mon rêve serait de recevoir le Dalaï Lama ou Barack Obama» (interview)
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Dès ce jeudi 19 mars 2015 à 21h05 sur La Trois, le présentateur du «15 minutes» prend les commandes de «Libre échange». Jonathan Bradfer va dérider l’hémicycle européen. Rencontre.


Comment vous êtes-vous retrouvé à la tête de «Libre échange» ?

On me l’a demandé, tout simplement. Je me suis tout de suite senti particulièrement à ma place dans ce type de programme. Parler des thématiques d’actualité dans un autre environnement que le JT, c’est une bonne chose. Il y a un côté frustrant dans le «15 minutes» de ne pas pouvoir aller en profondeur dans l’information… J’aime les émissions de débat, comme «On n’est pas couché» sur France 2. Et mener le débat avec des jeunes qui sont bien informés et qui ont envie de s’engager, c’est réjouissant.

Le côté «Génies en herbe» remonte à la surface…

C’est vrai que le contact avec les jeunes me plaisait beaucoup à l’époque, et ça me manquait un peu… Si je n’avais pas été journaliste, j’aurais pu être instituteur ! Ici, on est dans une sorte de vulgarisation, des jeunes qui ont envie de prendre la parole et mettre les hommes politiques face à leurs contradictions. C’est moins ludique que «Génies», mais c’est tout aussi riche.

Etudiant, auriez-vous participé à «Libre échange» ?

J’ai étudié à l’IHECS, en journalisme, et clairement, si le programme avait existé à ce moment-là, j’aurais foncé pour y aller. Ce genre de débat, c’est ce qu’on faisait déjà en classe. À la télé, ça aurait été encore mieux…

Est-ce que les jeunes s’intéressent à l’Europe parce qu’on leur demande, ou sont-ils vraiment informés ?

Il faut que l’on prenne l’Europe par le côté le plus accessible. Ici, on a démarré sur l’agriculture (NDLR : avec José Bové comme invité), l’alimentation et la consommation. Et on se rend compte que tout cela nous mène à l’Europe. Tout ce qui se passe autour de nous, arrive à un moment ou un autre à un règlement européen. Il faut partir du concret, et c’est comme ça que le gens seront concernés.

Dans la nouvelle formule de «Libre échange», les étudiants participent à la conception de l’émission ?

Nous avons deux matinées de travail, un peu comme des conférences de rédaction. Ce n’est pas comme au JT, où on choisit les sujets que l’on va traiter, mais ce sont des débats pour connaître les sensibilités de chacun. Et à partir de là, on choisit les thèmes que l’on va mettre en avant. Nous les guidons pour coller aussi aux codes de la télé, mais ce sont eux qui font le menu de l’émission. C’est la première, et très franchement, je me suis dit, à la sortie de ces réunions qu’ils sont finalement beaucoup plus doués que moi dans le domaine. J’ai dû potasser le sujet pour être à la hauteur !

Qu’avez-vous pensé de cette première ?

J’en sors à l’instant, et je suis en nage ! (rires) C’était très intéressant. C’est un thème très large avec un invité qui a plein de choses à dire, c’était donc un peu plus difficile à cadrer. Je sais que les jeunes vont dire qu’on n’a pas pu tout évoquer, mais c’est aussi ça la télé. On a fait 70 minutes de débat autour de l’agriculture, c’est assez rare. À titre plus personnel, je me se suis senti vraiment à ma place.

C’est la première fois que vous présentez des débats ?

Non, j’en ai fait lors des élections, en mai dernier, mais c’était plus court et on était à deux, avec Ophélie Fontana. Ici, c’est très différent. C’est un exercice que j’adore… Au-delà de la présentation, il faut maîtriser les thématiques et les enjeux, et se plonger en profondeur dans l’actu pour savoir de quoi on va parler.

Quels sont les invités que vous aimeriez recevoir ?

Mon rêve, ce serait de recevoir le Dalaï Lama ou Barack Obama. On espère qu’avec le prestige du Parlement européen, quand ils seront de retour en Belgique, on va pouvoir les inviter. Le chanteur Bono, me plairait aussi. On a envie de recevoir des personnalités qui ont un parcours riche qui peut servir de modèle à la jeunesse.

Le prochain invité sera Lilian Thuram. Le fan de foot va effacer le journaliste ?

On va parler à la fois de son côté footballeur et de tout ce qu’il a pu vivre comme émotion, et la partie humanitaire et intégration de son parcours. Je ne l’ai jamais rencontré avant, lorsque j’étais journaliste sportif, donc ce sera intéressant à plus d’un titre.

Vous étiez au sport, vous avez mis un pied dans l’info pour vous retrouver au «15 minutes» aujourd’hui. Vous mettez un pied dans les magazines, pour quitter l’info à terme ?

Non. Je reste à l’info, les deux pieds dedans ! Il y a juste quelques jours par mois où un autre exercice m’attend. Je garde le fauteuil du «15 minutes», c’est ma passion au quotidien…

Le JT de La Deux va fêter ses 4 ans. La direction est satisfaite ?

Nous faisons de temps en temps quelques aménagements par petites doses pour ne pas déboussoler le téléspectateur. Nous voulons faire évoluer l’édition, tout en sachant que les ingrédients de la recette sont les bons. Nous voulons garder un condensé vif, dynamique et jeune de l’actualité en 1/4 d’heure, mais nous réfléchissons comment remanier la forme pour être encore plus en phase avec les attentes. Nous sommes satisfaits du produit, parce que l’on va chercher un public qui ne regardait pas La Deux à ce moment-là. Nous avons des fidèles à qui nous offrons une vraie tranche info dans un rendez-vous alternatif à ce qui se passe ailleurs et sur la RTBF.

Entretien : Pierre Bertinchamps

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