Johnny Hallyday biker : sa dernière équipée sauvage aux USA

Pour ce road-trip, le rockeur déjà malade avait réuni autour de lui ses frères de toujours et des derniers jours... © France 3

Pour son ultime virée rock’n’roll, un road-trip à moto aux States, le taulier s’est entouré de ses frères de cœur. Ce vendredi à 21h05 sur France 3, le documentaire «Johnny, à nos promesses» revient sur cette aventure hors normes.

Le 16 septembre 2016, à 72 ans, Johnny Hallyday repart pour une chevauchée sauvage sous la bannière étoilée. De la Nouvelle-Orléans à Los Angeles, ce road trip à moto de plus de 8.000 km va durer dix jours. Il est la copie conforme de celui du film culte «Easy Rider» mais à l’envers. «Pour avoir le soleil dans le dos et gagner des fuseaux horaires !» Le réalisateur François Goetghebeur a tiré un récit de près de deux heures du dernier voyage du rockeur.

Frères de cœur

Illustré d’images somptueuses en noir et blanc, il est conté par sa veuve Laetitia et surtout, ses copains de toujours, ses «frères de cœur» comme il le disait : Pierre Billon, le compagnon baroudeur de plus de cinquante ans, Billy, Philippe, le dinosaure Bouillon (leur rencontre date de 1961 au Golf Drouot). Et les plus jeunes : le photographe Dimitri Coste et le manager Sébastien Farran. Présent aussi, Maxim Nucci a demandé à être effacé et n’apparaît dans aucun plan car il a éprouvé le besoin de tourner la page. Le film est nourri aussi des dernières chansons si réussies du taulier («Rester vivant», «Mon pays, c’est l’amour», «On s’habitue à tout», l’inédit «Deux sortes d’hommes»…).

Loup solitaire

«Môme, j’avais besoin d’idoles. C’est comme ça que j’ai commencé à aimer Elvis, Eddie Cochran, Gene Vincent, John Wayne, James Dean, Marlon Brando et tant d’autres…» C’est Lee Hallyday, mari de la cousine de Johnny, qui lui a transmis très tôt cette culture US. En chemin, au Texas, la bande essuie une tempête de grêlons. Au Nouveau-Mexique, elle s’arrête saluer la tombe de Billy the Kid et celle de Dennis Hopper à Ranchos de Taos. C’est l’Amérique très roots des routes s’enfuyant à perte de vue, des motels ordinaires, bicoques en taule, grands espaces, cowboys, chilis con carne et burgers… Nos motards en virée ont le poignet lourd sur leurs grosses cylindrées, taquinant les 200 km/h… Face caméra, Johnny parle peu, sourit souvent, s’isole parfois, observe tout, donne de son temps aux fans qu’il croise, retrouve l’enfant qu’il a été à Mexican Hat, un bled paumé au pied du Grand Canyon, devant un feu de camp. En Arizona, il croise aussi Cheyenne, un chiot abandonné, qu’il adopte sur le champ.

Made in rock’n’roll

Malgré la fatigue et une toux persistante, orgueilleux et courageux, le biker ira jusqu’au bout de l’aventure. Bien que personne ne le sache ou ne l’admette, pas même lui, le chanteur est déjà malade. Quelques jours après son arrivée à Los Angeles, son cancer du poumon sera décelé… «Il a toujours fait rêver les gens. Avec ce film, il le fait d’une façon accessible. Un jeune peut se projeter dans ce rêve américain tout à fait réalisable», souligne Pierre Billon. Début décembre 2017, peu avant sa disparition, Johnny a visionné le film avec ses frères dans la salle de cinéma de sa villa de Marnes-la-Coquette. «C’était un dur à cuir», confirme Billy. En 2018, ses amis sont retournés au motel de Mexican Hat pour y apposer une plaque commémorative sur le mur, à côté de la chambre que la star française avait occupée. C’était écrit sur sa peau : Johnny était made in rock’n’roll !  

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 3/12/2020

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici