Joëlle Scoriels : «Un petit moment d’étrangeté…»

Joëlle Scoriels de retour à l'écran © RTBF/Fred Guerdin
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

«Tout le baz’art» cède sa place à «Dans la bulle de…», ce mercredi à 23h sur La Une, mais Joëlle Scoriels reste aux commandes. Détails du concept.

Qu’est-ce qu’on va découvrir ?

L’idée est de créer un nouveau rendez-vous avec les artistes de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ces artistes, on les connaît déjà, et ils s’expriment généralement de toutes les façons, mais nous voulons les voir dans un contexte nouveau.

Une bulle ?

Oui, ce sera une véritable bulle physique où l’invité pénètre et se déconnecte de la vie réelle. On va lui donner un petit moment d’étrangeté… Pour ma part, je l’invite dans la bulle au début, mais très vite, je le quitte et je deviens une voix qui va le guider. L’invité sera confronté à un écran où défileront des images qui ne lui sont pas inconnues. On pourra repartir dans l’enfance, utiliser des témoignages de proches, des surprises, des archives, etc… On veut créer des stimulations de ses sens. On multiplie les possibles…

Ce n’est pas un peu une version belge d’«En aparté» (Canal+) ?

Oui, il y a de l’inspiration, notamment avec la voix off. Eux ont choisi un appartement pour soumettre l’invité à ses souvenirs. Nous, c’est une bulle sensorielle et une déconnexion avec un petit débriefing à la fin. Je reconnais qu’il y a des inspirations, mais ce sera notre écriture et notre façon d’amener les choses notamment au travers d’un dialogue «à la belge» très naturel et spontané.

Les invités seront connus de tous ?

Nous sommes sur La Une, on va aller chercher des artistes déjà connus et appréciés du public. On veut leur faire raconter des choses qu’ils n’ont pas encore dites dans le cadre d’une interview.

C’est une évolution de «Tout le baz’art» ?

Non, c’est vraiment une tout autre histoire. «Tout le baz’art» était plus dans de la découverte d’artistes, à cheval entre Arte Belgique, La Trois et La Une. C’est une autre impulsion et une autre équipe qui a pensé cette émission pour La Une.

Vous prenez l’étiquette Culture à la RTBF ?

Ça ne me dérange pas ! C’est une belle étiquette. J’en suis ravie… La culture est vraiment transversale, pour moi. Elle est partout. Porter cette étiquette, c’est agréable. «Dans la bulle de…» est aussi produite par le pôle culture de la RTBF, mais ce sera léger, joyeux et divertissant aussi. La culture ne doit pas être rébarbative.

Le divertissement ne vous intéresse plus ?

Si, bien sûr… «Sans chichis», c’est du passé, mais j’ai porté cette émission avec une joie complète. Il n’y a rien qui ne m’intéresse plus à la télévision.

Faire de la culture sur La Une, c’est plus difficile ?

Pas du tout. Les cases horaires de la culture sont plutôt en 3e partie de soirée. Je le comprends… Et c’est comme ça sur toutes les chaînes. On considère que ce sont des programmes qui intéressent moins le public. On ne vise pas une cible transgénérationnelle. Ça a du sens de la diffuser à cette heure-là (le mercredi vers 23h, NDLR).

Vous visez à en faire une émission tout aussi culte que «69 minutes sans chichis» ?

(Rires) C’est aussi un programme où il peut se passer des moments qui s’impriment à jamais dans la petite histoire de la télé. J’en serais ravie.

Qui avez-vous envie de recevoir ?

(Sur une voix suave) J’ai envie de recevoir tout le monde ! Toujours les mêmes… y compris les plus difficiles à avoir comme Stromae, Angèle, Benoît Poelvoorde ou François Damiens. C’est le quatuor le plus compliqué à avoir en Belgique. Ce n’est pas que nos programmes ne les intéressent pas, mais leur management complique l’approche. L’avantage de changer d’émission, c’est que je peux recevoir tous ceux que j’ai déjà reçus.

Vous n’avez pas peur de marcher sur ce que vous avez fait dans «69 minutes…» ?

Oui et non, parce que le temps passe. Il y a des mises à jour. Et déjà dans «Sans chichis», on se disait qu’on pourrait en réinviter, tellement des choses avaient évolué. On l’avait fait avec Virginie Hocq, cinq ans après… Ce n’est pas gênant parce qu’il y a une notion d’actualité de l’artiste qui n’est plus la même, mais aussi une dimension personnelle et professionnelle.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici