Un documentaire à voir ce vendredi à 22h25 sur Arte.
En 2019, à 78 ans, Joan Baez fait ses adieux à la scène lors d’une longue tournée à travers les États-Unis et en Europe. En parallèle, la chanteuse ouvre ses archives personnelles (films, photos, cassettes audio) pour remonter le fil de son histoire.
Comme en témoigne ce rapport d’un psychiatre envoyé à ses parents lorsqu’elle a 8 ans, faisant état de «graves troubles émotionnels», l’angoisse est une compagne familière, aussi loin que remontent ses souvenirs. Cette part d’ombre contraste avec l’image de sérénité et de force qu’elle dégage, sur scène ou dans son activisme politique.
Face aux trois coréalisatrices de ce documentaire, qu’elle accueille dans sa maison californienne, Joan Baez déroule la chronologie d’une existence passée en grande partie sous l’œil des photographes et des caméras, de sa gloire précoce à son histoire d’amour et de musique avec Bob Dylan, de son engagement pour les droits civiques et la paix au Vietnam, à sa relation longtemps douloureuse avec son fils Gabriel Harris.
Avec franchise et détermination, elle offre sa version du sens de sa vie. Elle et sa sœur ont-elles été abusées, enfants, par leur père Albert, qui a toujours clamé son innocence et avec lequel elle est restée en relation jusqu’à sa mort ? Bercé par ses chansons et nourri d’archives fabuleuses, dont ses propres lettres et dessins inédits, ce portrait en forme de testament frappe aussi par son honnêteté distanciée.
Cet article est paru dans le Télépro du 28/11/2024
