JO d’hiver sur neige artificielle à Pékin, entre covid et boycott

En 2018, en Corée du Sud, le belge Bart Swings avait remporté l’Argent en patinage de vitesse © Isopix

Après PyeongChang (Corée du Sud) en 2018, l’Asie est à nouveau organisatrice des Jeux d’hiver. Son blanc manteau y sera bien terni…

C’est à Pékin, ou plutôt ses alentours, que se déroule, du 4 au 20 février, la 24 e édition du rendez-vous mondial des sports d’hiver. La capitale chinoise devenant par la même occasion la première ville à avoir accueilli tant les Jeux d’hiver que d’été (2008). Une première également pour une mégalopole de l’envergure de Pékin et ses 21 millions d’habitants.

Bulle olympique

Cela n’a rien d’un détail en ce temps de pandémie mondiale. Si, selon les chiffres officiels, la Chine est, au vu de sa population, relativement peu touchée par le covid, le variant Omicron a récemment fait son entrée en ville et les autorités n’ont pas lésiné sur les mesures pour éviter toute propagation.

Dès un mois avant la cérémonie d’ouverture, une bulle sanitaire a été créée pour accueillir les 3.000 athlètes et leurs staffs. Pour y pénétrer, tous les participants étrangers doivent être vaccinés, les autres étant soumis à une quarantaine de 21 jours.

Les athlètes et le personnel chinois, eux, n’en sortiront pour certains qu’à l’issue des Paralympiques (début mars), après un long confinement. La population locale ne sera en aucun cas mise en contact avec les sportifs, qui bénéficieront de transports bien à eux pour rallier les sites.

Niveau spectateurs, il a d’abord été décidé de n’accueillir que des Chinois, avant que les dirigeants annoncent qu’il n’y aurait finalement pas de vente de tickets. Seuls de rares invités auront le privilège d’assister aux épreuves.

Boycott anglo-saxon

Un privilège dont ne profiteront pas les diplomates américains. Les États-Unis ont décidé le boycott des JO, de manière extra-sportive seulement, pour protester contre les violations des droits humains à l’encontre des Ouïghours. Une mesure suivie par d’autres nations : le Canada, l’Australie et le Royaume-Uni.

Fausse neige

Cette absence irrite Pékin, déjà critiquée sur le plan environnemental. Les Chinois avaient annoncé les Jeux les plus verts de l’histoire et ont mis le paquet (éoliennes, panneaux solaires, transports électriques…), mais les observateurs dénoncent l’utilisation massive de neige artificielle, nécessaire vu le climat. Quelque 300 canons à neige utiliseront 185 millions de litres d’eau pour assurer un enneigement optimal des pistes.

Stars de la glisse

Côté sportif, l’olympiade accueille sept nouvelles disciplines dont quatre mixtes. Ces JO seront les plus paritaires de l’histoire avec 52,75 % des 109 épreuves dévolues aux hommes contre 47,25 % pour les femmes. Parmi ces dernières, on attend avec impatience les performances de la skieuse américaine Mikaela Shiffrin, en quête d’une troisième médaille d’or consécutive, ou encore sa compatriote Chloe Kim, superstar du snowboard.

Chez les hommes, le Japonais Yuzuru Hanyu vise aussi l’Or pour la troisième fois en patinage artistique, tandis que l’équipe canadienne de hockey sur glace sera attendue de pied ferme. Tout comme l’équipe de bobsleigh jamaïcaine, qui devrait rappeler des souvenirs cinématographiques à certains.

Bart, l’espoir belge

Dans le camp belge, la délégation sera composée d’une vingtaine de participants. De quoi aller chercher la septième médaille de l’histoire de notre nation aux Jeux d’hiver ? Bart Swings, médaillé d’argent en patinage de vitesse il y a quatre ans, et toujours présent en 2022, l’espère en tout cas.

Cet article est paru dans le Télépro du 27/1/2022

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