JO de Paris : plus vite, plus haut, plus fort !

C’est parti pour quinze jours d’exploits ! © DR

L’été des sportifs de salon est loin d’être terminé : après l’Euro et le Tour de France, place aux Jeux olympiques qui se tiennent à Paris du 26 juillet au 11 août. Ce vendredi dès 19h30, la cérémonie d’ouverture est à suivre sur La Une et France 2.

Un siècle tout rond ! Cela faisait exactement cent ans que Paris n’avait plus accueilli les Jeux olympiques. Après l’échec de la candidature pour les Jeux de 2012, la capitale française a cette fois décroché le gros lot et va devenir la deuxième ville, après Londres (1908, 1948, 2012), à organiser le grand rendez-vous olympique pour la troisième fois (1900, 1924 et 2024).

Polémiques

Si les autorités françaises se félicitent de pouvoir accueillir cet événement prestigieux dans l’Hexagone, l’organisation des Jeux a néanmoins fait couler beaucoup d’encre chez nos voisins et créé de nombreuses polémiques : dépassement de budget, conséquences sur le logement en Île-de-France, prix des billets et des titres de transport. Un mécontentement tel qu’il est permis de douter de l’engouement du peuple français pour «ses» Jeux.

De Paris à la Polynésie

Rayon sport, cette 23e olympiade n’est pas placée sous le signe de l’innovation. Une seule discipline viendra enrichir le panel des sports olympiques : le breakdance, qui aura lieu sur la place de la Concorde, en compagnie d’autres disciplines «urbaines» comme le BMX freestyle, le skateboard et le basket 3×3. Et ce ne sont pas les seules épreuves qui auront lieu en plein cœur de la Ville lumière puisque l’on retrouvera, entre autres, le beach-volley au pied de la tour Eiffel sur le Champs-de-Mars, l’escrime et le taekwondo dans le Grand Palais, le judo et la lutte dans l’Arena Champs-de-Mars, le tir à l’arc sur l’esplanade des Invalides, le basket, la gymnastique artistique et le trampoline au Palais omnisports de Paris-Bercy ou la nage en eau libre dans… la Seine ! D’autres disciplines auront droit à des cadres prestigieux ou insolites : l’athlétisme prendra place au Stade de France, l’équitation se déroulera au château de Versailles, la voile se tiendra à Marseille et le surf en Polynésie française, soit à plus de 15.000 km de la métropole !

Dix stars à suivre de près

Comme à l’habitude, l’athlétisme sera l’une des disciplines les plus attendues des Jeux. Et qui dit athlétisme dit forcément sprint. Chez les messieurs, le Jamaïcain Usain Bolt, désormais retraité, a longtemps retenu toute l’attention, mais son successeur désigné possède nombre d’atouts. À 27 ans, Noah Lyles, charismatique à souhait, a une revanche à prendre sur les JO : il y a trois ans à Tokyo, l’Américain n’a décroché «que» le bronze sur 200 m, sa distance fétiche. Triple champion du Monde à Budapest l’an dernier, il ne visera rien de moins qu’un quadruplé inédit : 100 m, 200 m, 4×100 m et 4×400 m.

Elaine la Jamaïcaine

Chez les dames, les regards se tourneront inévitablement vers Elaine Thompson-Herah. Et pour cause, la sprinteuse jamaïcaine pourrait bien agrandir encore un peu plus le chapitre qui lui est consacré dans le grand livre de l’histoire de l’athlétisme. Après avoir déjà signé un double doublé, l’or sur 100 et 200 m à Rio 2016 et à Tokyo 2021, elle vise trois nouvelles breloques cet été (100, 200 et 4×100 mètres), ce qui porterait son total à sept.

Haut perché

Athlétisme toujours : le 5 août, le monde entier aura les yeux rivés sur le Stade de France et Armand Duplantis. Les superlatifs manquent pour qualifier le sauteur à la perche suédois qui repousse chaque fois un peu plus les limites de sa discipline. En avril dernier, en Chine, il a porté le record du monde à 6m24 : une habitude pour lui qui établissait la meilleure barre mondiale de tous les temps pour la huitième fois déjà !

Mythique marathon

Il y a un an encore, on aurait pu parler d’Eliud Kipchoge comme d’un autre recordman. Mais le Kényan s’est fait déposséder du meilleur chrono sur marathon en octobre dernier par son compatriote Kelvin Kiptum. Quatre mois plus tard, le destin frappait ce dernier, décédé dans un accident de voiture en compagnie de son coach. Accusé sans preuve d’avoir une part de responsabilité dans l’accident de son concurrent et victime de cyberharcèlement, Kipchoge a vécu une préparation compliquée. Il visera néanmoins un troisième sacre consécutif sur la distance mythique.

Tatamis français

Sur les tatamis, nos voisins français aligneront deux légendes : Teddy Riner et Clarisse Agbegnenou. Sacré à Londres et à Rio, le judoka a manqué la passe de trois à Tokyo en ne terminant qu’à la 3e place. À 35 ans, le poids lourd, 150 kg, aura à cœur de briller sur ses terres parisiennes. Une motivation qu’il partage avec Agbegnenou. Championne olympique en titre, la judokate d’origine togolaise a donné naissance à une petite fille en 2022 et a bataillé ferme pour revenir à temps à son meilleur niveau pour les JO après cette longue interruption.

Retour en gym

Autre sport, autre come-back, Paris verra le retour de la légendaire Simone Biles. Avec sept médailles olympiques, dont quatre d’or, la gymnaste américaine de 27 ans fait vibrer les foules depuis Rio 2016 dont elle a été la véritable reine. Cinq ans plus tard pourtant, à Tokyo, elle déclare forfait pour plusieurs épreuves afin de «préserver sa santé mentale». Après une pause de deux ans, la poids plume d’1m42 est bien décidée à enrichir encore un peu plus son palmarès déjà conséquent.

Dream team

Une caractéristique qu’elle partage avec son compatriote basketteur LeBron James. Marqueur le plus prolifique de l’histoire de la NBA, le leader du Team US compte également déjà deux titres olympiques en deux participations (2008 et 2012) et il sera entouré de coéquipiers d’envergure avec des champions de la trempe de Stephen Curry, Kevin Durant et Joel Embiid. De quoi faire des États-Unis les grands favoris, même s’ils devront se méfier de la France et sa nouvelle star, Victor Wembanyama.

Duel en natation

En février dernier, Katie Ledecky a été battue sur 800 m nage libre par la Canadienne Summer McIntosh. Si cela peut paraître anecdotique, il s’agissait pourtant de la première défaite sur cette distance pour l’Américaine depuis… 2012. Reine incontestée du demi-fond, elle compte déjà sept Médailles d’Or (et trois d’Argent) à son palmarès. Ce couac est-il un signe annonciateur de fin de règne ou l’Américaine réalisera-t-elle l’exploit unique en natation d’être sacrée quatre fois consécutivement sur la même distance ?

Et côté belge ?

Avec 165 athlètes (83 hommeset 82 femmes), la Belgique se présente en nombre à Paris. Il faut d’ailleurs remonter aux JO d’Amsterdam en 1928 pour trouver trace d’une délégation plus importante. Pour nos représentants, l’objectif est clair : faire mieux qu’il y a trois ans à Tokyo, d‘où nos athlètes avaient ramené sept médailles.

Nafi et Noor

Le premier nom qui revient sur toutes les lèvres est celui de Nafissatou Thiam. Double championne olympique en titre de l’heptathlon, la Belge vise bien entendu la passe de trois cet été. Malgré une longue absence, Nafi semble en forme comme le prouve son récent succès aux Championnats d’Europe. Si son corps ne la lâche pas, le podium est presque une garantie. Et pourquoi pas voir deux Belges triompher dans cette épreuve ? En 2021, Noor Vidts avait terminé à la pire des positions, la quatrième, et elle aspire désormais à mieux.

Belges en piste

En athlétisme toujours, les relais se rendront en France avec de l’ambition. Si la médaille olympique est la seule qui manque encore à leur palmarès, les Belgian Tornados (4×400 m masculin) sont bien décidés à combler cette lacune. Champions du Monde en salle en titre, les Belges seront emmenés par Alexander Doom qui vise aussi une performance en individuel sur 400 m. Le Roularien tient la forme de sa vie puisqu’il vient de pulvériser le record de Belgique à l’Euro de Rome, s’emparant au passage de l’or et signant la quatrième meilleure performance de l’année. De bon augure pour le 4×400 mixte également, tandis que la Belgique alignera aussi les Belgian Cheetahs (4×400 mètres féminin) et les Belgian Rockets (4×100 mètres féminin). N’oublions pas non plus Bashir Abdi : médaillé de bronze du marathon à Tokyo, il a terminé sur le podium des quatre dernières épreuves auxquelles il a participé et prendra le départ en confiance.

Petite reine belge

Autre sport qui pourrait rapporter gros à nos couleurs, le cyclisme. Le pays sera emmené par nos trois grands champions actuels Remco Evenepoel, Wout van Aert et Lotte Kopecky. Si leur état de forme en sortie de Tour de France reste incertain, Remco et Wout font partie des favoris du contre-la-montre individuel, mais ils sont également capables de briller sur la course en ligne où ils seront secondés par Tiesj Benoot et Jasper Stuyven. Lotte Kopecky, elle, s’alignera tant sur route, où elle brille de mille feux ces dernières saisons, que sur piste (course à l’américaine et omnium) où elle a déjà décroché six titres mondiaux.

Red Lions & Panthers

Champions olympiques en titre, les Red Lions restent sur huit médailles consécutives lors des grandes compétitions de hockey sur gazon. Bien que la concurrence soit féroce, revenir sans médaille constituerait une déception pour Vincent Vanasch et les siens. Chez les dames, les Red Panthers se sont qualifiées pour les Jeux pour la première fois depuis douze ans. Actuellement quatrièmes mondiales, elles peuvent rêver d’un podium.

Basket, gym et combat

Toujours en sport par équipe, les basketteuses des Belgian Cats ne se déplaceront pas non plus pour faire de la figuration. Sacrées championnes d’Europe en 2023, Emma Meesseman et ses coéquipières avaient échoué en quarts de finale à Tokyo. Revenir de Paris avec une médaille n’est pas utopique.

En gym, Nina Derwael a connu une période difficile depuis son sacre au Japon. Opérée de l’épaule en septembre, son état physique pose question. C’est pourquoi elle a décidé de se concentrer uniquement sur deux agrès : les barres asymétriques et la poutre.


Médaillé de bronze en -81 kg en 2021, le judoka Matthias Casse reste sur une grosse déception aux derniers Mondiaux de sa discipline. Numéro 1 mondial dans sa catégorie de poids, il visera néanmoins l’or. Toujours en sport de combat, Sarah Chaâri représente un bel espoir en taekwondo, tandis qu’Oshin Derieuw (boxe) n’a pas caché ses ambitions de médaille. La team belge d’équitation peut aussi viser une nouvelle breloque après le bronze de Tokyo et en voile, Emma Plasschaert, troisième des derniers Mondiaux en Laser Radial, représente aussi une belle chance.

Cet article est paru dans le Télépro du 18/7/2024

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