Jean-Pierre Foucault : «J’aime la bienveillance et la singularité de Camille Combal»
Référence en télévision, le jeu mythique «Qui veut gagner des millions ?», revient sur TF1 ce samedi 19 janvier à 21h, avec pour la dernière fois aux commandes l’emblématique Jean-Pierre Foucault qui passera le flambeau au pétillant Camille Combal pour les prochaines émissions.
Deux personnalités complices, dont les points communs sont un fort capital sympathie, l’humour et la bienveillance. Rencontre.
Connaissiez-vous personnellement Camille Combal auparavant ?
Très peu. Nous nous sommes croisés à la cantine de la radio RTL et à Europe 1 quelques fois. Je le connaissais surtout parce que je l’écoute et le regarde à la télévision.
Avez-vous des points communs ? Pourquoi avoir pensé à lui pour vous remplacer ?
En dehors du fait qu’il est méditerranéen et aime l’Olympique de Marseille vous voulez dire ? Je dirais en premier lieu le fait que Camille fasse de la radio et de la télévision tous les jours comme je l’ai fait il y a encore peu de temps. J’aime sa bienveillance et sa singularité. Il a le dynamisme de la jeunesse, tente des choses et casse un peu les codes. C’est ce qu’à mon époque, j’ai essayé de faire, comme disent les anciens ! En cela, j’ai trouvé qu’il serait parfait pour animer «Qui veut gagner des millions ?».
Quel conseil pourriez-vous lui transmettre ? Que lui souhaitez-vous dans cette nouvelle aventure ?
Lui comme moi sommes les mêmes à la ville et à la scène. Rester soi-même est essentiel. Ne ressembler à personne sera sa vraie force. Je lui souhaite de durer, sans écraser, sans faillir, sans tromper. Respecter les gens pour lesquels vous travaillez et ceux avec lesquels vous travaillez sont à mes yeux deux règles majeures dans le métier.
C’était important pour vous de choisir le moment d’arrêter de présenter l’émission et passer le relais ?
Quels que soient les domaines, il y a un moment où c’est raisonnable de décider d’arrêter avant qu’il ne soit trop tard. Dans mon cas, des anciens tels que Guy Lux m’ont passé le relais. L’opportunité était flagrante pour le retour de «Qui veut gagner des millions ?». C’est la raison de mon choix et je l’ai fait sans aucune difficulté. Ça n’aurait pas été aussi simple il y a cinq ou six ans, car je me sentais encore un peu dans la mouvance. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Et il faut reconnaître que je pendrais moins de plaisir à faire de la télévision aujourd’hui, que je n’en ai pris lorsque je l’ai faite moi-même.
Quel est votre plus beau souvenir de ces 20 ans à animer l’émission ?
Ma première est un beau souvenir, parce qu’on a senti que ça allait être une grande émission. Nous étions stressés, car même si elle marchait un peu partout dans le monde, on ignorait comment allaient réagir la presse et le public en France. Pour l’anecdote, c’est ma fille qui faisait ses études aux États-Unis qui m’a envoyé la cassette de «Who Wants to Be a Millionaire», convaincue qu’il fallait l’adapter en France. J’en ai parlé à Étienne Mougeotte qui l’a achetée et je l’ai animée. La renommée de ce jeu a été fulgurante. Je ne connais pas une personne qui n’ait pas tenté de répondre aux questions ou prononcé le fameux «c’est ton dernier mot ?». Mon deuxième grand souvenir, c’est le moment où une candidate a gagné un million d’euros. C’était en 2004. Il n’y en a eu qu’une seule en 20 ans ! J’ai été le premier à savoir qu’elle avait gagné lorsque j’ai vu la petite lumière verte de la bonne réponse s’afficher. Un moment fort !
Comment cultivez-vous l’art du suspense ? Le silence est-il d’or ?
J’ai suivi les conseils du créateur du jeu, lorsqu’il est venu à Paris au début. Il m’avait dit : «Ne parle pas trop». Il avait raison. J’ai commencé à avoir énormément de succès dès lors que je me suis tu.
Quelle est l’ambiance sur le plateau ? Avez-vous des fous-rires en mémoire ?
Énormément ! C’est une ambiance bon enfant. J’ai en mémoire une blague que l’équipe m’a faite en remplaçant mon verre d’eau par un verre de vodka pure… Je vous laisse imaginer ma surprise ! Parfois, j’avais le challenge de placer des mots incongrus dans mes phrases et je ne les découvrais qu’au dernier moment. Camille va beaucoup s’amuser avec l’équipe de «Qui veut gagner des millions ?», qui pour autant est extrêmement professionnelle. Rien ne peut vous arriver avec elle aux commandes. Je pense que le téléspectateur voit que l’on prend du plaisir…
Quel est votre challenge personnel lorsque vous allez passer du côté du candidat ?
Pour les quinze ans de l’émission en 2015, j’étais déjà passé du côté candidat et j’étais ultrastressé. Je suis arrivé miraculeusement jusqu’à 48 000€, donc j’espère aller au moins jusque-là la prochaine fois, mais je doute que l’animateur m’aide…
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