Jean-Louis Lahaye : «Pour César, les Belges étaient complètement fêlés !»

Jean-Louis Lahaye : «Pour César, les Belges étaient complètement fêlés !»
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Un inédit – malgré l’été – pour le magazine historique de Jean-Louis Lahaye qui part «Sur les traces de Jules César».

Quand on évoque Jules César, la plupart d’entre nous a tout de suite la chanson du Grand Jojo en tête. Evidemment, la Belgique et le Général romain, c’est bien plus que cela. Jules César a marqué notre pays, et Jean-Louis Lahaye va nous le démontrer, avec sa touche d’humour qui le caractérise.

Qu’est-ce que Jules César a apporté à la Belgique?

Le principe de «Sur les traces de…» est de refaire le parcours de personnes illustres qui ont foulé le sol belge. C’est le cas de Jules César. Le seul pays dans lequel César risque de mourir, c’est la Belgique. Et sa plus grande frustration est belge, à cause d’Ambiorix.

Ce n’est pas tendancieux de raconter l’épopée d’un des plus grands génocidaires de l’histoire ?

Il fait partie de ces gens qui sont aussi brillants que misérables. César se fait kidnapper, et c’est lui qui dit de demander une plus forte rançon. Il se lie même d’amitié avec ses ravisseurs. Mais il les prévient que s’il s’en sort et qu’il les retrouve, il les tuera tous ! C’est presque un sketch. Pour l’histoire, il les a retrouvés et il les a exécutés. Jules César a été super sympa, il s’est contenté de les égorger, pas les crucifier. La mort est plus rapide… Pour revenir au sujet, c’est aussi une époque où les dirigeants étaient des sanguinaires. Et c’était normal à leurs yeux.

Vous allez remonter la Chaussée Romaine en Wallonie ?

Pas du tout ! On voulait justement éviter de tomber dans ce cliché. Il y a deux mondes qui se confrontent sur l’univers romain en Belgique. D’un côté, les maisons raffinées : des villas romaines avec déjà des moyens de chauffage. De l’autre, des villages gaulois et leurs habitats extrêmement rustiques. C’est drôle de voir les deux sociétés de l’époque, et leur évolution. Ces deux mondes se sont confrontés.

Quelles sont les influences de César sur la Belgique ?

Le fait d’avoir édifié la Gaule, en réunissant des tribus qui – au départ – se faisaient la guerre. Ils avaient chacun leur dieu. Ce qui reste de concret ce sont les voies romaines. Jules César a amélioré les moyens de communication, déjà rien que pour ses armées. Il a commencé à structurer la société aussi.

Est-ce que l’émission arrive à la conclusion que de tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves ?

Justement, on en parlera ! C’est une expression qui ne veut pas dire ce que l’on croit. Les Romains se sont retrouvés face à des Gaulois qui sont persuadés de la réincarnation. Quand les armées arrivent avec leur lance, les Gaulois se jettent dessus. Les Romains n’ont jamais vu ça… Et l’expression «les plus braves», c’est dans le sens «les plus dingues» ! Pour César, les Belges étaient des fous voire complètement fêlés !

C’est le dernier «Sur les traces de…» ?

La société qui produit l’émission (LDV Productions codétenue par Jean-Louis Lahaye, NDRL) va s’orienter de plus en plus dans le documentaire. Je ne sais pas si c’est le dernier. C’est peut-être le cas, mais on ne dit pas non plus qu’on ne refera pas un jour.

Du documentaire, avec le coté divertissant en arrière-fond, c’est la bonne trouvaille ?

Je crois énormément à la culture divertissante. C’est se dire qu’on est en soirée et on s’amuse devant un chouette programme. En plus, on apprend des choses. Je suis persuadé du succès de ce type de concept. Parler de Jules César, ça interloque les gens, et ça les amuse aussi grâce à plein de choses autour. C’est un mélange qui peut fonctionner, et qui reviendra sur la RTBF d’une manière ou d’une autre.

De tous les numéros de «Sur des traces de…», quel est celui qui vous a le plus marqué ?

J’ai une affection particulière pour Patton, même si je les ai sincèrement tous adorés. Mon père a fait la guerre, et c’est un personnage qui me touche. Patton m’a vraiment bien plu, et aussi celui consacré à Georges Simenon. On y avait rencontré son fils, c’était touchant et émouvant.

Il y a un personnage que vous auriez aimé traiter ou découvrir ?

Wiston Churchill. Il est passé par la Belgique, et c’est une personnalité extraordinaire, avec un père qui ne croyait pas du tout en lui, même quand il est a pris les rênes de l’Angleterre. Son parcours aurait été intéressant à suivre.

Entretien : Pierre Bertinchamps

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