Jean Dujardin : «OSS 117 est un con magnifique !»
Hubert Bonisseur de la Bath, alias OSS, est de retour pour une troisième aventure déjantée, «OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire», à voir ce jeudi à 20h35 sur RTL tvi. Son interprète se dit ravi de rendosser le costume de ce héros gaffeur.
Vous revoici dans un troisième «OSS 117». Comme avec Brice de Nice, également héros récurrent, est-ce un casse-tête de le renouveler sans le trahir ?
Ce n’est jamais simple de reprendre OSS car il a maintenant des fans qui veillent sur lui. Soit ça roule, soit on se loupe. Il faut donc se poser des questions, mais pas trop, tenter d’autres directions, malgré le rayonnement des précédents volets et les détails que le public en a retenu. Heureusement, Hubert Bonisseur de la Bath, alias OSS, a un ton et une liberté propres. Ses aventures disent beaucoup de nous et de nos travers, avec humour.
Certains taxent ce héros de raciste ou de colonialiste…
Il y a de vrais racistes haineux, dangereux. Hubert n’en fait pas du tout partie. Il n’y aucun vice, aucun calcul en lui. C’est un abruti ! Un con magnifique ! Voilà pourquoi j’endosse sa bêtise sans souci. Chaque volet de ses aventures est très humaniste, les spectateurs le savent. L’époque est difficile, mais je ne veux pas céder à la peur que les infos instillent, ne pas marcher sur des œufs. À cause des réseaux sociaux où l’on ne sait parfois plus ce que l’on peut dire ou pas, quand un idiot sublime comme Hubert lâche les mots, il met les pieds dans le plat, il libère l’expression !
Mais même si l’époque est difficile, il ne faut pas céder à la frilosité…
Ni au formatage ! Il faut se démarquer des comédies low cost trop lisses. Je tiens à garder mon libre arbitre. Et sans prétention aucune, j’aime aider les gens à se rappeler qu’il y a d’autres genres : le muet, le vaudeville, la comédie d’espionnage, etc.
Votre personnage a aussi sa façon singulière de parler. Comment préparez-vous ses répliques ?
Je les répète souvent en musique. Je le fais depuis le premier OSS 117. Quand je dois me projeter un film dont la bande originale n’est pas encore déterminée, je prends d’autres musiques ! C’est un vecteur de tempo et de saveur incroyable ! Pour les dialogue d’Hubert, je me suis notamment servi de la musique de «The Swimmer», de 1968 avec Burt Lancaster !
Après les années 1950 et 60, le héros passe aux eighties. Un terrain de jeu agréable ?
Ah, oui ! J’aime cette période, j’avais 10 ans, je l’ai vue à hauteur d’enfant. Internet n’existait pas, on faisait un million de recettes le premier jour de projection d’un film. Il y avait un vivier incroyable de cinéastes. J’aurais bien joué dans «Cent mille dollars au soleil». On y trouvait la plume d’Audiard, le talent de Verneuil et la bande de copains comédiens. Tout ce que j’aime ! Je préférerais ne pas dire «C’était mieux avant», mais je serais ravi de transposer le meilleur des années 1980 aujourd’hui, avec du grand cinéma auquel j’aurais voulu goûter, même si je suis gâté avec OSS. Il aura toujours une place importante dans mon parcours.
Cet article est paru dans le Télépro du 14/9/2023
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