«Je ne me laisserai plus faire» : 2 questions à Gustave Kervern
Un téléfilm inédit à découvrir ce vendredi à 20h55 sur Arte.
Émilie (Yolande Moreau) vit en maison de retraite quand survient la mort de son fils, son unique soutien. La vieille dame décide alors de se venger des individus malfaisants qu’elle a croisés dans son existence. Elle entraîne avec elle une femme de ménage de vingt ans sa cadette (Laure Calamy), qui a aussi quelques comptes à régler… Une comédie dramatique de Gustave Kervern.
D’où vous est venue l’idée de ce téléfilm ?
On subit tous dans nos vies des petites humiliations, même anodines, des frustrations qui nous restent pendant des années, et auxquelles on regrette de ne pas avoir réagi. J’avais envie de raconter ça. Ici, il s’agit d’une multitude de petits abus de pouvoir. Mais plus on progresse, plus on s’enfonce dans la gravité. Tout le défi consistait à traiter avec humour des thèmes aussi terribles que le viol et l’inceste. Je suis heureux d’avoir réussi à en parler sur le ton de la comédie en leur gardant toute leur force. Je voulais que le film donne de l’espoir et qu’il nous embarque dans la croisade des deux héroïnes.
On peut parler d’un road-movie féministe…
Pour cette cavale à deux, j’avais en tête «Thelma et Louise», mais sans violence ni sang versé. Le film procède par contagion. Émilie a le courage d’allumer les mèches. En incitant les autres à dénoncer ce qu’ils ont subi, elle fait tout exploser. C’est un film profondément féministe.
Cet article est paru dans le Télépro du 21/11/2024
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