Jacqueline Galant se défend d’avoir voulu interférer dans ligne éditoriale de la RTBF
Au centre d‘une polémique depuis plusieurs jours suite à une série de tweets sur la RTBF, la ministre des Médias en Fédération Wallonie-Bruxelles est sortie mercredi de son silence pour réfuter toute volonté d‘interférer dans la ligne éditoriale de la radio-télévision publique.
« La liberté de la presse est un des fondements de notre démocratie et je me battrai toujours pour qu’elle le reste », a assuré Jacqueline Galant (MR) à l’occasion d‘un débat d‘actualité organisé au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles suite à ses propos.
Dans une série de tweets samedi, la ministre avait appelé la RTBF à respecter « scrupuleusement les obligations déontologiques et légales qui s’imposent à elle » après la diffusion d‘un sujet sur l’antiracisme qui, à ses yeux, manquait de pluralisme dans les opinions exprimées.
La Fédération européenne des Journalistes (FEJ) avait immédiatement dénoncé une interférence politique dans la ligne éditoriale de la radio-télévision publique, estimant qu’il n’appartenait pas à la ministre de se prononcer sur le travail de la RTBF.
La réplique
Devant une opposition parlementaire bien remontée mercredi, Mme Galant a expliqué avoir voulu seulement exprimer son « étonnement » face à un article « présenté comme une information factuelle, sans mise en perspective des propos tenus ».
Elle a d’ailleurs précisé avoir dans la foulée saisi le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) de cette affaire. La libérale a réfuté avec force toute volonté de réduire les efforts du gouvernement en matière de lutte contre le racisme ou d‘interférer dans la ligne éditoriale de la RTBF, comme l’en accusaient plusieurs députés tant du PS, du PTB que d’Ecolo.
Intervenant aussi lors de ce débat en plénière, la ministre-présidente Elisabeth Degryse (Les Engagés) – dont l‘opposition attendait mercredi qu’elle recadre publiquement sa ministre – a plutôt soutenu Mme Galant. « J’ai lu l‘article en question en long et en large et j‘ai tout de suite compris que la manière dont on pouvait recevoir cet article pouvait différer d‘une personne à l‘autre », a-t-elle dit. « J‘ai aussi tout de suite compris que la volonté de Mme Galant (avec qui elle a été en contact téléphonique dès dimanche à ce sujet, a-t-elle confié) n’était pas de mettre la RTBF au pas ou d‘interférer dans sa ligne éditoriale », a-t-elle ajouté.
Réagissant aux accusations souvent cinglantes de l’opposition, la ministre-présidente a dans la foulée dénoncé « toutes les polémiques qui cherchent grossièrement à caricaturer les intentions des responsables politiques ».
Lundi, en commission, majorité et opposition avaient déjà croisé âprement le fer sur le dispositif de gratuité scolaire. Mercredi, en plénière, le ton est encore monté d’un cran autour du cas Galant, offrant à ce début de législature communautaire une ambiance particulièrement électrique.
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