Isabelle Adjani est Diane de Poitiers dans une série télé
La comédienne de 67 ans en vedette d’une série télé ? C’est une première et c’est donc un événement. Finalement décevant…
«Diane de Poitiers était une muse, une égérie, une icône… C’était une féministe avant l’heure. Je suis très fière d’avoir son nom dans ma filmographie.» Tels sont les mots d’Isabelle Adjani sur la minisérie dont La Trois entame la diffusion ce mardi à 20h35.
Alors que «La Reine Margot» fut l’un de ses grands succès au cinéma, Adjani revient donc en Diane de Poitiers pour la télé. On l’avait aperçue dans «Dix pour cent» et «Capitaine Marleau», mais c’est la première fois que l’actrice porte un projet de série pour le petit écran.
Amie, amante
De Diane de Poitiers, on sait peu de choses : c’était une femme d’une grande beauté, qui fut la favorite du roi Henri II. Née vers l’an 1500, elle est mariée à 15 ans au petit-fils naturel de Charles VII et de sa favorite, Agnès Sorel. L’homme, de quarante ans son aîné, la laisse rapidement veuve. Elle a toutefois deux filles, dont l’une deviendra duchesse de Bouillon.
En 1525, suite à une défaite militaire, François Ier laisse ses fils en otage à Charles Quint. Le cadet, le futur Henri II, a 7 ans quand commence sa captivité de quatre ans. Sa mère, la reine Claude, est décédée l’année précédente. L’histoire raconte que Diane soutient le petit prince par ses courriers. Après sa libération, elle fait office de figure maternelle. Puis une relation amoureuse naît entre eux…
En 1547, quand Henri devient roi, il prend pour emblème le croissant – symbole de la déesse grecque Diane. Entre-temps, il a épousé la richissime Catherine de Médicis. Mais Diane reste son amie, son amante, sa confidente…
Persiflages
Un personnage romanesque incarné par une actrice renommée… Tout semblait faire de «Diane de Poitiers» l’événement de la rentrée. Pourtant, la première projection, en septembre, au Festival de la Fiction TV de La Rochelle, a reçu un accueil très mitigé. Quand les lumières se sont rallumées, Isabelle Adjani avait quitté la salle. La réalisatrice, Josée Dayan, et le scénariste, Didier Decoin, n’ont eu droit qu’à quelques applaudissements polis, rapidement suivi de persiflages dans les couloirs.
Certes, les images sont belles et les costumes splendides. Rien à redire non plus sur le casting. Hugo Becker («Je te promets») est époustouflant dans le rôle d’Henri II. Virginie Ledoyen campe parfaitement la favorite de François I er , la rivale de Diane. Et Olivier Gourmet fait une apparition remarquée en Charles-Quint.
La vieille télé
Ce qui pèche, c’est le classicisme de la réalisation. Josée Dayan (79 ans) et Didier Decoin (77 ans) travaillent pour la télé depuis les années 1970. Mais le monde et la télé ont bien changé ! À côté de «The Crown», de «Marie-Antoinette» (bientôt sur Canal+) ou de «The Empress» (la nouvelle série que Netflix consacre à Sissi), «Diane de Poitiers» a tout de la vieille télé.
Cet article est paru dans le Télépro du 29/9/2022
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