Interview : Thierry Ragueneau de «Plus belle la vie»

Huit ans après son lancement, la série «Plus belle la vie» fêtera lundi 25 juin 2012, son 2012e épisode, riche en surprises… Rencontre avec le comédien qui y fait son retour.

Le temps de cet épisode exceptionnel, des anciens acteurs font leur retour sur les plateaux de la série marseillaise : Juliette Chêne (Juliette), Pierre Martot (Léo), Valérie Baurens (Agathe), Audric Chapus (Raphaël) et enfin Thierry Ragueneau (François Marci), qui a répondu à nos questions.

Six ans après avoir quitté «Plus belle la vie», vous faites une apparition dans la série à l’occasion du 2012e épisode. Était-ce une demande des producteurs ?

Oui. Quand j’ai reçu leur coup de fil, je ne m’y attendais absolument pas. Il y a eu un blanc au téléphone de 15 secondes, je pensais à une blague. Mais autant mon départ avait été un peu brutal, autant cette fois, cela s’est super bien passé. J’étais très content. Nous étions tous d’accord sur les conditions. Je suis donc parti deux jours à Marseille, six ans et demi après mon départ. J’étais content de retrouver certains comédiens et certains techniciens que j’aimais beaucoup. En plus, je jouais des scènes sympas avec Cécilia Hornus (Blanche, ndlr) – avec qui je suis au théâtre en ce moment – et avec Dounia Coesens – qui joue ma fille – que j’adore. J’étais comme un môme qui revient dans sa chambre en pensant qu’elle fait toujours 300 m² et qui découvre qu’elle est toute petite !

Avant ce retour, aviez-vous imaginé revenir dans la série ?

Non pas du tout. En fait, j’ai beaucoup travaillé depuis mon départ. J’ai notamment joué dans la nouvelle série de TF1, «Injustice» avec Michèle Bernier. Et en ce moment, je suis fort occupé avec la pièce de théâtre que j’ai écrite et dans laquelle je joue avec Cécilia Hornus. Donc, pour moi, «Plus belle la vie» était une période passée. D’où ma surprise ! Une agréable surprise !

«Je reviendrais bien dans la série»

Que se passe-t-il pour votre personnage, François Marci, dans cet épisode 2012 ?

Ce brave François s’ennuie à mourir à la Nouvelle-Orléans. Il a envie de rentrer à Marseille. Et un jour, il reçoit, de la part d’une personne anonyme, un billet d’avion et une invitation à une fête. Il est persuadé que cela vient de Blanche, dont il est toujours amoureux. Comme il pense cet amour réciproque, il revient la tête enfarinée, lui fait des sourires charmeurs et est persuadé que cela va se faire très vite. Malheureusement pour lui, Blanche n’est pas du tout dans le même état d’esprit ! Après, je ne sais pas comment l’histoire va évoluer dans les épisodes suivants. Mais pour moi, cela s’est très bien passé avec la production et sur le tournage. Donc, on ne sait jamais : si je dois revenir dans six mois ou dans deux ans, pourquoi pas…

Vous êtes ouvert à un retour dans la série ?

En fait, je n’y pensais pas du tout. Mais après ces deux jours de tournage, je serai bien resté un jour de plus. J’étais très content.

Pourriez-vous revenir quotidiennement ou pour des apparitions ponctuelles ?

Je ne sais pas. Si la production me demande de revenir pour six mois, je dis oui, sans souci. Après, il faudrait discuter des détails pratiques. Mais je ne suis pas fermé. Ma valise est prête !

Continuez-vous à suivre la série depuis que vous l’avez quittée ?

Non, pas du tout. Et du coup, sur le plateau, je ne comprenais rien, je ne connaissais pas les nouveaux personnages. En fait, sur la quinzaine de récurrents présents au début de la série, il doit en rester 9 ou 10. Concernant les autres, principalement des jeunes, le mystère est total pour moi. Mais c’était amusant car ils ont pris leur place – ma place quelque part – et sont bien installés dans le feuilleton. Et en fait, ils y sont depuis plus longtemps que moi, car je ne suis resté qu’un an et demi. Ils sont donc dans leurs meubles, et moi, je suis arrivé en tant que guest, faire une petite apparition.

«Je reste proche de mes fans»

Malgré votre départ de la série, les fans ne vous ont pas oublié…

Oui, c’est impressionnant. En fait, j’avais préparé ma sortie : j’avais signalé mon départ quatre mois avant, j’avais créé un site Internet… J’avais donc gardé toutes les adresses mail des fans qui me demandaient des autographes. Et j’ai ainsi toujours correspondu de manière assez proche avec eux. Mais plus en tant que comédien qu’en tant que François Marci. Je n’ai donc pas été trop marqué par le feuilleton. Et cela continue toujours. Le public se souvient bien de François, et surtout de la famille Marci. Nous avions beaucoup bossé avec Cécilia Hornus, Dounia Coesens et Geoffrey Sauveaux (Luca Marci, ndlr) pour créer un truc solide. Et je pense que nous y étions arrivés car la famille est toujours très présente dans la série.

Vous jouez au théâtre avec Cécilia Hornus. L’alchimie fonctionne bien entre vous ?

Oui, et j’ai d’ailleurs écrit la pièce pour elle. Au départ, cette pièce, «Bon anniversaire mon amour», traite de l’amour et du sexe en général. Mais je n’avais pas envie de jouer seul. J’ai alors créé un autre personnage et j’ai tout de suite pensé à Cécilia car nous nous étions très bien entendu professionnellement. Je l’adore, nous nous voyons très souvent.

Que raconte cette pièce ?

Cette pièce est l’histoire d’un couple qui fête son 15e anniversaire de mariage. Mais cela ne se passe pas du tout comme prévu. Lui arrive tranquillement, en se disant que c’est juste un anniversaire, avant le suivant. Elle, par contre, en a marre et pense que cet anniversaire sera peut-être le dernier. Ils sont dans deux positions diamétralement opposées et c’est un prétexte pour aborder toutes les questions sur un couple. Contrairement à toutes les pièces de boulevard, où le spectateur croit voir ses voisins, ses amis, mais pas lui, nous avons essayé d’enlever de la distance. Le spectateur se sent donc directement concerné. C’est une comédie très drôle et grinçante.

«Doubler le « Mentalist » est très amusant»

Vous êtes également la voix française de Simon Baker dans la série «Mentalist». Vous avez déclaré que Patrick Jane était un héros agréable à doubler…

C’est une merveille car Simon Baker a une telle liberté de jeu ! À mon avis, il doit improviser de temps en temps sur des réactions. Il doit avoir constamment une caméra sur lui pour voler des moments qui ne sont pas prévus dans le scénario. En le doublant, j’ai cette même liberté, je fais un peu ce que je veux, même si je colle évidemment à ce qu’il fait. J’essaie que le côté drôle du personnage soit vraiment adapté pour la version française. J’ai l’impression que ça marche bien. C’est un vrai plaisir. Et c’est assez rare en doublage de prendre autant de plaisir.

Comment êtes-vous devenu la voix française du «Mentalist» ?

J’avais déjà doublé Simon Baker plusieurs fois pour la télé – jamais pour le cinéma – notamment pour la série «Le Protecteur». Pour le «Mentalist», TF1 m’a alors choisi tout de suite. Je n’ai pas eu à passer de casting.

Vous terminez le doublage de la saison 4. À quoi peut-on s’attendre dans cette saison ?

En fait, la saison 3 se terminait avec la question de savoir si Patrick Jane avait tué John le Rouge. Et dans la saison 4, on apprend que ce n’est pas une certitude absolue… La saison 4 est assez drôle car les autres personnages ont une vie privée plus importante et Simon Baker est toujours aussi drôle.

«Mon dernier disque se vend bien en Belgique»

Le doublage est un exercice qui vous plaît ?

Oui, c’est rigolo. C’est le même métier, mais c’est une technique totalement différente. J’aime bien passer d’une chose à l’autre : de «Plus belle la vie» à «Injustice» sur TF1, au théâtre avec Cécilia et revenir sur le «Mentalist». C’est un vrai plaisir de pouvoir changer de casquette… et d’être aussi heureux dans l’une que dans l’autre.

La musique occupe aussi une partie de votre vie…

Oui, depuis une quinzaine d’années. Avec mon groupe, nous avons fait trois disques. Le dernier se vend d’ailleurs bien en Belgique. Nous faisons également des concerts, notamment à Bruxelles, dans une super petite salle au cœur de la ville. Le dernier album date de 2007. Depuis, la musique est entre parenthèses en raison de la pièce de théâtre. Mais dernièrement, j’ai joué quelques chansons dans un festival… et ça me manque trop ! Du coup, nous allons nous y remettre. La chanson, c’est encore plus merveilleux que le théâtre, comme sensation sur une scène.

Entretien : Stéphanie BREUER

Le site officiel du comédien, ici, permet de lui envoyer des messages auxquels il répond personnellement.

À l’occasion de la diffusion du 2012e épisode de la série «Plus belle la vie» (lundi 25 juin 2012 sur La Deux à 19h20 et mardi 26 à 20h10 sur France 3), la troisième chaîne française consacre une journée complète, ce même mardi 26, à la série marseillaise.