Ingrid Franssen (Nostalgie) : «À RTL, je me sentais sur une voie de garage»

Ingrid Franssen (Nostalgie) : «À RTL, je me sentais sur une voie de garage»
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Nouvelle voix de Nostalgie, nouveau challenge et nouvelle case, Ingrid Franssen fait sa rentrée dans la sérénité.

On en a beaucoup parlé aussi cet été. Transfuge de Bel RTL, Ingrid Franssen est la nouvelle voix des matins de Nostalgie. De nouveaux collègues et de nouvelles habitudes pour la Liégeoise qui fait la route tous les jours pour réveiller les auditeurs.

Comment se sont passés vos débuts sur Nostalgie ?

Petit à petit. C’est comme ça que j’ai été intégrée dans la station. Le rythme était bon. J’ai pu voir venir les choses et prendre le temps de m’installer dans le studio et discuter avec Bruno avant d’être à l’antenne. Nostalgie est très familial. Il y a 60 employés, ici, contre 800 à RTL.

Pourquoi avoir quitté RTL ?

Ce n’est pas un problème avec l’émission. J’ai pu faire de la radio comme j’avais envie de le faire, et c’était une chance. Aider les auditeurs, c’est pour moi, une mission des radios. Ça faisait 13 ans que j’étais à RTL. Je me sentais un peu sur une voie de garage. J’avais comme l’impression d’avoir une étiquette, et on ne me laissait pas entrevoir que je pourrais faire autre chose. J’avais le sentiment que j’allais faire «La vie est bel» toute ma carrière. À 35 ans, ça m’a fait un peu peur. J’ai fermé une porte pour en ouvrir beaucoup d’autres…

Le changement est difficile ?

J’ai déjà dit «Vous êtes sur Bel RTL !», une fois à l’antenne ! (rires) Jusqu’ici personne ne m’en a tenu rigueur. Ça ne doit pas arriver, mais c’était inévitable. C’est assez inattendu, mais le courant passe extrêmement bien avec Bruno. On n’est pas comme frère et sœur, mais comme déjà de vieux amis. On a beaucoup de caractères et on a des opinions, mais on s’est faits la promesse d’être très honnêtes entre nous.

La matinale, c’est autre chose…

C’est clair. Déjà le réveil… Je viens de Liège et je me lève à 3h30 pour être à Bruxelles à 5h. Ensuite, ce qui est génial, c’est qu’on se réveille avec les gens. Ici, c’est silencieux, il n’y a personne dans le bâtiment. On voit les gens arriver petit à petit… Il y a une énergie qui se déploie au cours de la matinée. Pour comparer avec l’après-midi, c’était autre chose, parce que les gens finissent de dîner et ils se posent pour digérer…

Mais il y a moins de contact avec l’auditeur ?

C’est une façon de voir les choses. C’est vrai qu’on avait beaucoup de contacts dans «La vie est Bel» puisqu’on les rappelait pour avoir des précisions sur leur affaire. Le contact est maintenu par les réseaux sociaux. J’ai encore des nouvelles d’auditeurs de Bel RTL. Ce n’est plus le même contexte, mais dans une matinale, finalement, on rentre aussi chez les gens quand ils sont encore en pyjama. C’est ce que je me dis.

Votre expérience en télé dans «De quoi je me mêle», c’est un bon souvenir ?

C’est moi qui ai demandé à partir au bout de 15 jours. L’émission n’était pas prête au lancement, et l’équipe en a beaucoup souffert… Pour être honnête, ma séquence était mal amenée. Pourtant faire de la solidarité à la télé, c’est un vrai défi qui mérite plus de moyens. Les directeurs de chaîne sont frileux à parler des histoires des gens, entrer dans leur intimité… J’ai démontré que ce n’était pas «pathos». Le sujet, c’est faire du bien aux gens, en amenant des choses positives. Dans «DQJMM», je ne pouvais rien amener à ce niveau-là. J’ai donc arrêté…

La télé reste d’actualité pour vous ?

C’est une cerise sur le gâteau, mais je suis une nana de radio. Et quand je n’en fais pas, ça me manque terriblement. La télé, c’est gai, mais c’est un média qui vieillit et qui n’arrive pas à se renouveler… Il faudrait oser. À une période, c’est vrai que je pensais qu’il fallait absolument faire de la télé pour pouvoir garder son job en radio. Aujourd’hui, je dirais qu’en faisant bien de la radio, on peut aussi être intéressant et attirer les regards sur soi.

Vos vacances ont été un peu plus compliquées que prévu ?

Mon équipe me sentait lassée, et elle savait que j’avais envie de partir. Depuis 2 ans, je me posais beaucoup de questions. La rumeur est partie de là. Par contre, je n’ai jamais eu de contacts avec la RTBF. On a un peu gonflé les choses sur cette rumeur-là. (rires) Il y a eu une confusion avec quelqu’un d’autre qui partait de RTL. Honnêtement, quand j’ai terminé la saison, je ne savais pas que je n’allais pas revenir sur Bel RTL. Plus la fin de mes vacances approchait, plus je savais que je ne pourrais pas recommencer là.

Vous avez d’autres projets ?

La matinale sur Nostalgie, c’est un mi-temps. Là, je vais prendre du temps pour souffler un peu. Fin septembre, je vais commencer à donner des cours de communication, une fois par semaine. Et j’ai des entretiens à venir (notamment à Paris). Mais je me laisse une saison pour faire le point…

Entretien : Pierre Bertinchamps

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