«Indices» (RTL-TVI), 10 ans d’enquêtes et de succès !

«Indices» (RTL-TVI), 10 ans d’enquêtes et de succès !
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Ce mercredi à 19h45, le magazine «Indices» fête (discrètement) ses 10 ans. Retour sur la genèse du magazine de faits divers et d’investigation de RTL.

C’est au début de l’année 2008, que Georges Huercano débarquait sur RTL-TVI (alors) aux côtés de Dominique Demoulin, avec «Indices», un nouveau magazine d’investigations. Fraîchement arrivé de la RTBF, le journaliste travaille d’abord pour Keynews (producteur de l’émission) avant de prendre les commandes de la direction des magazines de la chaîne privée. Depuis, «Indices» est un succès et démontre que les longues enquêtes judiciaires n’est pas qu’une prérogative réservée au service public.

«J’avoue qu’il y a dix ans, on n’aurait pas imaginé être encore là aujourd’hui», explique Georges Huercano. «C’était un pari que de consacrer essentiellement un magazine événementiels autour des faits divers. À l’époque, avec Dominique Demoulin, l’idée était d’associer à l’émission quelqu’un qui avait déjà la « figure » judiciaire à RTL. Très vite, ça a très bien fonctionné…» En 2012, Julie Denayer est arrivée. D’abord par des collaborations sur les sujets, et deux ans plus tard, comme coprésentatrice.

L’émission est aussi faite de reconstitutions. «Le réalisateur doit raconter ce qu’on n’a pas pu voir, avec peu de jours de tournages, sur base des P.V.», raconte le journaliste. «Il faut imaginer, trouver des témoins qui ressemblent, tout ça n’est pas simple ! On remet un contexte sur une histoire que les gens n’ont vu que de façon parcellaire. Notre difficulté principale est de convaincre les intervenants à témoigner devant la caméra.» Le magazine ne traitant que des dossiers en cours. «Il faut vraiment donner un argument de poids pour les faire parler des aspects souvent les plus noirs de leur vie.»

«Il y a une relation de confiance», ajoute Julie Denayer. «L’émission a aussi bonne réputation, et les personnes qui acceptent de nous parler savent qu’on va traiter les sujets avec respect. C’est une conduite que l’on a dans « Indices ». On se retrouve parfois avec  des événements très trash, et par respect pour les familles, on ne les sort pas. Pour être journaliste chez nous, il faut avoir de l’empathie et avoir un bon feeling avec les gens. D’un autre côté, certains témoins ont envie de parler, et ça leur fait du bien.»

En dix années, «Indices» a aussi traité des histoires touchantes. «On doit se détacher de l’émotion, même si on voit une maman qui pleure parce qu’elle ne peut plus voir ses enfants à cause d’un divorce, on ne peut pas s’empêcher de se mettre à sa place», décrit le directeur des magazines. «Et en plus, nous sommes impuissants. L’écoute peut déjà aider, mais concrètement, on ne peut rien apporter.»

Avec la pléthore de faits divers, aujourd’hui, il faut faire les bons choix. «Je pars du principe qu’une histoire où on se pose des questions et où on a envie d’investiguer, aura plus de chance de nous intéresser qu’une histoire où tout est dit», explique la coprésentatrice. «On va éviter les grands sujets médiatisés parce que tout a déjà été dit.»

Même si l’investigation coûte cher, en argent et en moyens humains, «Indices» n’est pas menacé par les économies imposées par la direction de RTL. Les saisons comporteront toujours 7 ou 8 numéros à l’avenir, sauf cas de force majeure. «Il n’est pas exclu qu’on produise un numéro de moins si l’actualité le demande. Prenons l’exemple des attentats du 22 mars ou ceux de Paris. Des moyens ont été mis sur ces éditions exceptionnelles. Ça ne me dérange pas», conclut Huercano.

Pierre Bertinchamps

Découvrez la bande-annonce de l’émission :

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