In The Air («La France a un incroyable talent») : «Nous ne voulons pas devenir des stars de la magie »
Ce mardi, le duo liégeois de magiciens tente sa chance dans l’émission de M6 et RTL plug.
Clément et Philippe sont bien plus que deux amis passionnés de magie. Depuis 20 ans, ils unissent leur amour de l’illusion pour créer des prestations uniques, principalement pour des entreprises. Mais on a pu les apercevoir dans «Le 8/9», sur La Une, il y a trois ans.
Ce soir sur RTL plug (à 20h00), ils montent sur la scène de «La France a un incroyable talent» avec un numéro spécialement conçu pour cette audition.
Pourquoi participer à ce programme alors que vous êtes plutôt sur le marché de l’événementiel en entreprise ?
Philippe : Dans le but de s’amuser et de faire autre chose que ce que l’on a l’habitude de faire. Nous travaillons ensemble depuis une dizaine d’années dans le milieu du «corporate» où on mélange magie et marketing. On voulait relever un défi différent avec une magie que l’on ne propose pas à nos clients.
Clément : C’est un beau résumé de ces 20 dernières années avec Philippe. Nous avons développé tout une expérience en scène avec In The Air. Nous avons acquis une expertise en lévitation grâce à Levita Magic, une autre société où on fait des vitrines en lévitation pour des magasins. Nous mêlons toutes nos connaissances pour délivrer un nouveau numéro. Ce sera un condensé de ce qu’on sait faire.
Est-ce que vous êtes arrivés au bout du concept «corporate» ?
Ph. : Il y en a tellement, ne serait-ce qu’en Belgique, que l’on peut tourner toute notre vie sans avoir de moments de relâche, et en en vivant bien. Effectivement, nous avons envie de montrer ce que l’on fait au grand public.
Le marché n’est pas saturé de magiciens dans le monde du spectacle ?
C. : Le marché n’est pas bouché. La concurrence est même plutôt saine, ça veut dire qu’il y a de la demande. Je trouve, au contraire, que l’image de la magie, aujourd’hui, avec des magiciens à la télé, et notamment chez Arthur ou d’autres émissions, ou sur les réseaux sociaux où ils cumulent des millions de followers, rendent la visibilité de la magie meilleure. Il n’y a jamais eu autant de personnes qui s’intéressent à notre art. La magie a la vent en poupe. Pour être honnête, Philippe et moi, nous n’aspirons pas à aller faire notre trou dans le marché de la télé. Ce n’est pas le chemin que l’on prend, mais la visibilité est intéressante.
Ph. : On réagit sur les opportunités. Ça faisait cinq ans que les producteurs nous demandaient de passer dans « La France a un incroyable talent ». On repoussait toujours, faute de temps. Clairement, dans notre perspective, nous nous focalisons sur la gestion de nos deux entreprises. Nous n’avons pas assez de temps pour faire tout ce qu’on veut, et passer à la télé demande d’être à fond dedans et ne finalement ne plus faire que ça.
Et si ça fonctionne… qu’allez-vous faire ?
Ph. : Pour les entreprises, les spectacles sont systématiquement personnalisés. Nous n’avons pas de spectacles que nous pouvons présenter au grand public. Pour «La France a un incroyable talent», on n’avait rien de prêt pour la télévision. Le numéro a été créé pour l’occasion sur un thème qu’on avait envie de développer. Si le jury aime, on repartira sur le même état d’esprit avec un nouveau numéro inédit qui risque de ne pas être rejoué plus tard.
C. : Notre état d’esprit, c’est utiliser la magie pour raconter « notre » histoire. Notre rencontre et notre complémentarité…
Copperfield a plié le game !
D’où vous vient cette passion pour la magie ?
C. : J’ai un amour de la scène depuis tout petit. Je me souviens d’un show de magie à mon école, et mes parents m’ont emmené voir le spectacle de David Copperfield. J’achetais les tours sur les marchés de Noël, et mes parents m’ont laissé entrer dans un club de magie. C’était une évidence pour moi.
Ph. : J’avais été voir un cirque avec clown qui faisait un tour de magie. J’étais bluffé, et en sortant de là, je voulais être magicien. La magie m’a aidé à aller vers les autres. J’étais très introverti et je bégayais… La peur des autres est devenue une force grâce à la magie.
David Copperfield qui a changé la façon de faire un show de magie…
C. : Grâce à ses méga-illusions, il a amené la magie à la télévision. Les gens n’ont pas besoin d’explications pour comprendre que ce qu’il fait est exceptionnel. Il a plié le game, il y a 20 ans, et on ne fera jamais mieux ! (rires)
Ph. : Ce n’est pas le meilleur pour moi, au niveau technique, mais c’est le meilleur magicien pour la communication. Son nom est connu dans le monde entier. Il est entré dans la pop culture. Je l’ai rencontré pour lui présenter notre technologie, et il était comme un enfant qui était complétement fan. On arrive encore à le bluffer.
Vous vouliez plaire à Eric Antoine, qui fait aussi de la magie ?
C. : On n’avait pas fait une hiérarchie dans notre tête. On ne s’est pas posé cette question-là. On n’a fait aucune projection. On y va pas pour gagner, juste se faire plaisir…
Ph. : J’avoue que j’ai un peu peur que Sugar Sammy soit réticent, comme il est en général avec les shows de magie.
Et si Arthur vous appelle…
Ph. : Ah, ce serait un honneur. On aime bien ses émissions («Diversion», NDLR) et il met en avant les magiciens et il comprend la problématique de la magie. Notre but n’est pas d’être hyper-connus. On aime bien être reconnus par nos pairs, mais on ne veut pas devenir des stars de la magie.
C. : Mais avec le chemin que l’on a pris sur le plan professionnel, nous n’aurons pas de carrière à la télé ou dans des théâtres.
Vous parlez beaucoup de « business », mais est-ce qu’on ne perd pas la magie de la magie ?
Ph. : Non. On se l’est demandé plusieurs fois, et on fait très attention. La magie reste au cœur de notre entreprise. On fait aussi des tours de magie à nos employés. On leur fait vivre des émotions et comprendre que les clients doivent vivre la même émotion. Nous ne vendons pas un outil, c’est une expérience émotionnelle. Très souvent, Clément et moi, faisons des sessions de magie pour retrouver cette passion et la garder.
C. : Ce que nous voulons, c’est que l’art de la magie se développe. Les gens qui voient une de nos vitrines dans la rue, n’auraient pas forcément été voir un spectacle de magie au théâtre. Notre fierté, c’est de pouvoir toucher le plus grand nombre possible de personnes, mais c’est vrai que l’on perd une petite liberté artistique dans ce que l’on propose parce que l’on a une ligne directrice liée au projet. On a généralement une carte blanche de la part des entreprises.
Si on veut vous voir, c’est ce soir ou jamais ?
En chœur : Exactement ! Dès le mois de février 2025, il y aura une installation permanente de Levita Magic au WOM, le musée de la magie à Tour & Taxis, à Bruxelles.
Interview : Pierre Bertinchamps
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