«Illusions perdues» : 2 questions à Xavier Giannoli

Une critique féroce d’une société hypocrite © DR

Diffusée ce samedi à 20h35 sur La Trois, l’adaptation du roman éponyme d’Honoré de Balzac a remporté de nombreux prix, dont le César du Meilleur film en 2022.

Une réalisation signée Xavier Giannoli, dotée d’un magnifique casting : Benjamin Voisin, Cécile de France, Vincent Lacoste, Jeanne Balibar, Gérard Depardieu…

Quel est ce monde que Balzac voit naître sous ses yeux ?

Débarquant d’Angoulême à Paris, plein d’illusions, Lucien (Benjamin Voisin) va faire le rude apprentissage des faux-semblants et gâcher ses belles aspirations poétiques. Ce thème de l’innocence perdue, du gâchis de soi, de ce qu’il y avait de beau et précieux en soi, me touche particulièrement. Cette façon insidieuse qu’ont une époque ou un milieu à vous amener à renier vos idéaux, vos plus belles valeurs…

Le roman est d’une grande sévérité avec le journalisme de l’époque…

La presse commerciale n’est qu’un signe, dans «La Comédie humaine», de ce grand mouvement de société vers le dieu du profit. C’est tout une civilisation qui est emportée… Balzac est sévère avec ces petits journaux qui ressemblaient à des gangs sans foi ni loi, prêts à monnayer leur opinion. J’ai voulu filmer ces soi-disant journalistes comme des gangsters qui flinguent des carrières, défendent leur territoire dans les théâtres et se battent à coups d’encrier. La méchanceté, la cruauté et la mauvaise foi sont pour moi des matériaux aussi cinégéniques que la violence…

Cet article est paru dans le Télépro du 14/12/2023

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici